L’«édutainment», l’édumusement ou le ludo-éducatif, vous connaissez ? Ce sont tous des termes qui désignent l’éducation par le jeu. Un nouveau concept qui est apparu dans les années 70 en réaction à une perception rebutante de l’apprentissage. Depuis, l’amusement éducatif est partout, à l’école, dans les musées, en médecine, dans les médias, etc. À croire qu’il faut systématiquement s’amuser pour bien communiquer!
Génial!, une nouvelle émission de divertissement à teneur scientifique prochainement diffusée sur les ondes de Télé-Québec témoigne de cette tendance. Mais comment sciences et divertissement, deux genres à priori antagonistes, peuvent-ils engendrer un spectacle à la fois amusant, drôle, intéressant, scientifique et populaire?
«Génial! est une émission ludo-éducative d’une heure destinée aux 8 à 88 ans, explique Martin Roy, directeur général de la programmation et des nouveaux médias à Télé-Québec. C’est une émission de divertissement: le décor, l’atmosphère et le côté spectacle sont pleinement assumés. Cependant, c’est aussi une émission scientifique qui apportera des réponses aux questions pratiques ou loufoques qui se présentent dans la vie de tous les jours, telles que “comment retirer une gomme des cheveux de quelqu’un”? Ou “comment est-ce possible qu’une couche pour bébé absorbe autant de liquide?”»
Apprendre en s’amusant et aborder les sciences par le biais du jeu, du plaisir et de l’étonnement sont des principes que les communicateurs scientifiques connaissent bien. Pour Félix Maltais, éditeur du magazine Les Débrouillards, cela ne fait aucun doute.
«Je pense que l’on n’a pas le choix, toute communication doit être attrayante. Pour rejoindre les gens et les jeunes en particulier, il faut que l’information soit étonnante, drôle, passionnante, qu’elle déclenche des émotions! Cela ne dénature pas pour autant le message scientifique. C’est ce que nous faisons aux Débrouillards avec notre magazine “drôlement scientifique” et ce que nous avons fait à la télévision pendant 9 ans avec nos émissions. Mais attention, il ne faudrait pas que les émissions de science soient seulement de nature fantaisiste et spectaculaire.»