Partout dans le monde, des affaires criminelles mettent en cause des membres d’une même famille, «sans que cela ait à voir avec la pègre ou la mafia, mais dont les ressorts proviennent uniquement du terreau familial, une sorte de ver dans un fruit déjà partiellement pourri». Voilà ce que la rédactrice Aurélie Poupée illustre clairement dans plus de sept histoires vraies regroupées sous le titre Crimes de familles
Le foyer devrait être l’endroit le plus sûr du monde. Le cercle familial devrait être un cocon, un refuge. Mais derrière certaines portes où les secrets sont bien gardés, le crime surgit sans crier gare. À travers l’histoire de plusieurs familles aux États-Unis, en France et jusqu’au Japon, Aurélie Poupée nous permet d’entrer dans ces foyers pour essayer de comprendre ce qui a bien pu pousser des gens normaux, sans histoire, à faire la une des journaux pour s’en être pris, souvent avec beaucoup de cruauté, à un ou plusieurs membres de leur famille.
Crimes de familles relate des scènes horrifiantes: un Américain tue sa femme enceinte; un Français assassine son père, sa mère, sa femme et son enfant; un homme de l’Arizona tue 14 membres de sa famille; un Japonais décapite sa mère; une Française empoisonne ses parents; une mère du Texas noie ses cinq enfants. Familles, je vous hais? Voilà la question que nous nous posons après avoir lu le récit de ces scènes de crimes.
Aurélie Poupée démontre qu’une personne tue souvent sa femme ou ses enfants pour se libérer d’un poids, pour retrouver sa liberté, pour se libérer des chaînes qui entravent ses désirs. Dans le cas du Français qui a tué son père, sa mère, sa femme et son enfant, le poids dont il voulait se libérer était celui de toujours «passer pour l’invincible père, l’invincible époux, l’invincible fils».
L’auteure note que les crimes ne sont pas monnaie courante au Japon. Elle précise que, selon les statistiques, «le Japon est le pays le plus sûr du monde. La délinquance y semble quasi inexistante et les crimes, la seule affaire des yakusa, la mafia japonaise.» Mais, du même souffle, l’auteure ajoute que 1052 crimes ont été enregistrés au Japon en 2007 et que, de ce nombre, 503 ou près de la moitié se sont produits dans le cercle familial.
À partir d’histoires vraies, étayées par des témoignages, des entretiens et des documents officiels, Aurélie Poupée démontre comment l’argent, le pouvoir, la perversion, la passion et la folie mènent hommes et femmes à commettre des actes irréversibles, dont les excès nous plongent dans l’horreur. Certains récits nous font frissonner de terreur longtemps après en avoir lu la dernière ligne.