Il y a au moins une chose au Moyen-Orient qui aura permis de réunir juifs, chrétiens et musulmans autour d’une cause commune: sauver le fleuve Jourdain. C’est que si la tendance se maintient, ce cours d’eau qui a abreuvé une multitude de civilisations depuis 10 000 ans n’en a plus pour longtemps. Réduit à un mince filet boueux et pollué, il est loin dans l’ordre des priorités.
Depuis deux ans, des conférences ont été organisées à Londres et New York, à l’instigation d’un rabbin américain et d’un imam britannique. Les préoccupations écologiques pourraient-elles réussir à sortir de leur impasse les négociations israélo-palestiniennes, là où les politiciens échouent?
C’est ce que veut croire ce petit groupe qui s’est également réuni en Jordanie et en Israël, à l’instigation de la division locale des Amis de la Terre.
Prenant sa source au Liban et en Syrie, le Jourdain passe par le lac de Galilée, dans le nord d’Israël, puis sépare la Jordanie des Territoires occupés avant de finir sa course dans la mer Morte. Lorsqu’il en arrive là toutefois, il est presque à sec, vidé par les besoins en eau des grandes villes. La construction en Israël d’une usine de désalinisation de l’eau de mer pourrait être une occasion pour convaincre de cesser de puiser dans ce fleuve jadis sacré.