L’art de la médecine est de distraire le malade pendant que la nature le guérit. – Voltaire
Vous vous rappelez sans doute que les écrouelles étaient une terrible maladie scrofuleuse, tuberculeuse, qui atteignait surtout le cou. Les rois de France avaient, depuis le Moyen-Âge, le don de guérir cette maladie en touchant la partie malade, cela surtout le jour de leur sacre.
Mais ce pouvoir, transmis évidemment par Dieu, pouvait se manifester en d’autres moments comme aux grandes fêtes religieuses de Noël, Pâques, la Toussaint, ou selon le besoin. C’était du boulot! La formule était: «Je te touche, Dieu te guérit». Louis XIII, qui n’avait encore que sept ans, à l’époque, a dû toucher plus d’un millier de plaies purulentes. Louis XIV, bien davantage.
La maladie se guérissait parfois seule lorsque ceux qui en étaient atteints prenaient quelques soins d’hygiène. Mais la guérison était grandement accélérée si le Roi s’en mêlait, d’autant que les malades devaient boire de l’eau qui avait servi à laver les mains du monarque après la cérémonie.
Tous les malades recevaient deux sols et ceux qui guérissaient avaient droits à cinq. Payer les malades pour qu’ils guérissent plus vite était une idée géniale qui ne se pratique, hélas, plus guère. Et Dieu, qui reste toujours de la partie, doit bien le regretter.