Le régime public de santé canadien est-il bon à jeter aux orties? C’est ce que pensent les tenants d’une privatisation de la santé, politiciens, économistes ou encore simples citoyens las des listes d’attente ou des urgences engorgées. Mais depuis 2006, date de sa création, l’organisme Médecins canadiens pour le régime public (MCRP) se bat pour changer les termes du débat.
«L’alternative “statu-quo du régime public ou privatisation” est un faux choix», confie à l’Express Simon Turcotte, résident en chirurgie à l’Université de Montréal et porte-parole de MCRP. «Il reste une troisième possibilité: améliorer le régime public. Et des solutions existent!»
MCRP tenait ce dimanche à Toronto sa première assemblée générale. Pour l’occasion, elle avait invité le Dr. Oliver Fein, membre de l’Association des médecins américains pour un programme de santé national.
Pour le Dr. Fein, tout comme pour les membres de MCRP, le privé et la santé ne font pas bon ménage.
«Au Canada, explique Simon Turcotte, les gens pensent souvent que si le système est financé seulement par l’État, cela le rend forcément inefficace, incapable d’innover, moins bon. Mais le privé a aussi ses limites, comme nous l’a montré le Dr. Fein. La majorité des Canadiens ne sont pas au courant qu’il existe une remise en question du système américain. Certes, le système canadien connaît quelques problèmes mais il ne faut pas non plus remettre en question notre mode de financement.»