San Francisco: Alcatraz… forcément

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Publié 22/09/2009 par François Bergeron

On n’est pas obligé de visiter l’ancienne prison d’Alcatraz quand on passe par San Francisco. Mais au bout de quelques jours, la présence de cette l’île dans la baie, visible de toutes les hauteurs de la ville, à une vingtaine de minutes seulement du traversier de Fisherman’s Warf, devient obsédante.

On tente donc d’acheter des billets sur le site Internet de cette attraction touristique, annoncée à une trentaine de dollars par personne. En haute saison (juin, juillet et août), tous les billets sont vendus plusieurs jours et parfois quelques semaines d’avance!

En réalité, on en trouve facilement pour le lendemain auprès des revendeurs de rue pour 75$. Et, récession oblige, pour remplir les autobus à deux étages qui font visiter la ville, on justifie le tarif en incluant un tour de ville guidée, qu’on n’aurait pas nécessairement acheté, mais qui n’est finalement pas sans intérêt.

Ces «scalpers» installent leurs petits kiosques sur le trottoir dans les endroits les plus fréquentés et réservent vos billets par téléphone. Pas besoin de tout payer d’avance, un dépôt de 20$ suffit. La transaction est complétée en «cash» le lendemain à un autre coin de rue, sous l’oeil d’un ou deux associés…

Mais les billets sont parfaitement valides et permettent de prendre le traversier vers Alcatraz à l’heure indiquée. Une fois sur l’île, l’équipement audio pour visiter les installations est fourni gratuitement et on peut passer autant de temps qu’on le souhaite: les bateaux repartent toutes les demi-heures.

Une visite typique dure de deux à trois heures. Le nombre de visiteurs est limité pour la visite de nuit, annoncée comme une «expérience unique», mais c’est en après-midi que mon fils et moi avons parcouru les ruines de la prison et du petit village des familles des gardiens. Une visite spéciale pour les passionnés d’horticulture est proposée, car l’île abriterait une flore rare.

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La prison d’Alcatraz a accueilli les criminels les plus dangereux des États-Unis de 1914 à 1963. Elle n’a connu que quatre directeurs, avant d’être fermée parce qu’elle coûtait trop cher à entretenir. Soumise à un climat maritime qui effrite le ciment et fait rouiller le métal, c’est aussi la spectaculaire évasion de trois prisonniers (racontée dans Escape from Alcatraz avec Clint Eastwood), qu’on a jamais retrouvés et qu’on présume noyés, qui a décidé les autorités.

De novembre 1969 à juin 1971, l’île a été occupée par des protestataires autochtones qui ont finalement obtenu du président Richard Nixon une refonte des relations entre le pouvoir fédéral et les tribus.

La visite d’Alcatraz nous fait traverser le village des gardiens, où se trouve notamment les ruines d’une petite école pour leurs enfants, avant de pénétrer dans le bâtiment principal des cellules, douches, réfectoire, bibliothèque, de même que la cour extérieure et les postes de contrôle des gardes.

Le jour de notre visite, l’historien qui en est le narrateur principal était présent à la boutique de souvenirs pour discuter avec les visiteurs et vendre son livre. D’autres passages fascinants de la visite sont racontés par d’anciens gardes et même par d’anciens prisonniers (aujourd’hui décédés), qui relèvent surtout la vie militarisée, répétitive et profondément ennuyante, inhumaine, de ces détenus.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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