Valéry Vlad est à féliciter pour avoir si bien réussi le Salon du livre de Toronto, dans les matinées pour enfants. De même faut-il louer la programmation de ce Salon, variée et intelligente. Mais, une fois qu’on a rendu à César ce qui lui appartient, on ne peut que se réjouir de l’annonce d’états généraux pour le prochain Salon. Une Révolution se prépare donc.
C’est tant mieux, car les adultes qui seront venus se perdre puis se geler dans les steppes du Parc des Expositions, auront gardé un bien mauvais souvenir de ce Salon funèbre!
Le désert pendant quatre après-midis. Le plus tragique était lorsque trois auteurs, sur estrade, se trouvaient devant deux auditeurs.
Ce qui me surprend toujours aussi dans ce genre de rencontre, c’est la pingrerie entre auteurs. On fait signer un bouquin à la charmante poétesse ou le sympathique auteur que l’on connaît bien, se disant secrètement qu’il fera de même lorsqu’il passera devant votre stand.
N’y comptons pas. L’auteur est une sorte de bernard-l’hermite replié sur lui-même. Il ne voit pas les autres. Il sait que son livre est le meilleur, il ou elle a peut-être même eu le Prix du Gouverneur Général et sait que le vôtre, à côté, est bien faible. Il consentira, à la rigueur à ce que vous lui en fassiez cadeau. Comme tout le monde, il feint de croire que votre livre n’a rien coûté, à vous, ni à votre éditeur.