Safari en Camargue

La passion des marais

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Publié 25/06/2013 par Annik Chalifour

Arles, 21 mai 2013, 9h. Départ en 4×4 avec quelques touristes et un guide du pays à destination du Parc Naturel Régional de Camargue. Entre terre et mer, j’ai le coup de foudre pour les marais sauvages, royaume des flamands roses et l’un des derniers milieux naturels sur la façade méditerranéenne.

Petit à petit, on se laisse envahir par la passion de ces hommes du Sud dont l’intense rythme de vie est marqué par l’environnement des taureaux Camargue. À l’horizon, marécages et vastes espaces en nature authentique à perte de vue…

Sur des terres sur lesquelles ne poussent que roseaux qui constituent la seule nourriture de ces magnifiques bovins de race, on les aperçoit en troupeaux appelés «manades» où ils vivent en semi-liberté.

«Le taureau Camargue n’a jamais pu être domestiqué. La conservation de la race n’est due qu’à ses aptitudes au jeu et à la course. Son élevage rustique est aujourd’hui pratiqué par 120 ‘manadiers’ qui regroupent environ 15 000 têtes», commente le guide.

Aventure à cheval blanc

L’excursion en Jeep dure quatre heures. En poursuivant la traversée de l’immense plaine camarguaise, toujours proche de la mer, on côtoie un groupe de visiteurs à cheval blanc.

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À trois ans, le cheval de Camargue est attrapé pour être dompté, une opération délicate qui demande beaucoup de patience au ­‘gardian’ qui devra jour après jour mettre l’animal en confiance, explique le guide.

«Le cheval est conduit en rêne d’appui, libérant la main droite du cavalier. Dans la plupart des manades, seuls les mâles sont dressés, les juments sont élevées pour la reproduction. Aujourd’hui son utilisation s’élargit à de multiples disciplines de loisirs, sports et randonnées.»

Sur la route on remarque plusieurs auberges cavalières proposant aux aventuriers une balade équestre à la découverte des marais, «indispensable pour tous ceux qui veulent percer les secrets de cette terre atypique.» Citons Les Arnelles (www.chevaux-les-arnelles.camargue.fr)

Au carrefour des Gitans

On s’arrête aux Saintes-Maries-de-la-Mer, ville et station balnéaire de Provence point de rendez-vous de tous les Gitans de la région en cette fin de mai; on se prépare en vue de la procession annuelle.

Le 24 mai dernier, les Gitans accompagnés des gardians à cheval et des Arlésiennes en costume auront porté la statue de leur Patronne Sara jusqu’à la mer, geste symbolisant l’attente et l’accueil des ­Saintes-Maries Jacobé et Salomé.

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Ne ratez pas une visite au cœur de ce haut lieu de pèlerinage, célèbre par les traditions qu’il a su conserver. Terre d’accueil des nomades, les Saintes-Maries possèdent un folklore riche en couleur, musique et spiritualité qui attire irrésistiblement et fait revivre l’âme bohème qui sommeille en chacun de nous.

Sous le charme des arènes

La tête remplie d’images des fascinants marais, je suis revenue à Arles, capitale de la Camargue, sans me douter que le décor de ­l’ancienne cité romaine et capitale des Gaules allait m’envoûter…

Arles, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO depuis 1981, compte une centaine de monuments classés dont la cathédrale Saint-Trophime (XIIe siècle), les Thermes de Constantin dégagés fin XIXe siècle, les Alyscamps, point de départ des anciens pèlerins de Saint-Jacques, le Théâtre Antique, scène culturelle et festive jusqu’à nos jours.

Je logeais au Calendal (www.lecalendal.com) à proximité du centre historique de la ville. L’hôtel occupe un charmant édifice du XVIIe siècle doté de chambres avec vue sur les arènes construites vers 90 ap. J-C qui contenaient 20 000 places récemment embellies.

Entre somptueux vestiges de la cite édifiée par César et merveilles de l’art roman, Arles dégage une atmosphère unique, «populaire et artiste, généreuse et anticonformiste, rurale et contemporaine» selon les Arlésiens.

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Ne manquez pas Rodin!

Le musée départemental Arles Antique présente jusqu’au 1er septembre 2013 Rodin, La lumière de l’antique, qui révèle «l’empreinte d’une Antiquité devenue invisible, mais pourtant omniprésente dans l’œuvre du sculpteur: un jeu de miroir perpétuel entre Antiquité et création contemporaine.»

Plus de 250 œuvres sur 1000 m2 d’exposition sont rassemblées pour célébrer «la force d’un dialogue parfois insoupçonné entre passé et présent.»

Renseignements

www.arlestourisme.com
www.camargue.com
www.marais-vigueirat.reserves-naturelles.fr

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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