Sabrina Moella est Made In Congo

Festival Rock Paper Sistahz

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Publié 21/05/2013 par Guillaume Garcia

Comment une grand-mère, une mère et une fille vivent-elles leur relation avec leur pays, le Congo? Une y vit encore, la grand-mère, une a immigré en France, et la plus jeune y est née avant de venir au Canada.

Sabrina Moella est arrivée au Canada il y a huit ans pour poursuivre une carrière artistique. Réalisatrice et comédienne, elle participe pour la troisième fois au festival Rock Paper Sistahz, un événement qui fait la promotion des artistes, femmes noires de la région de Toronto, mais qui s’ouvre de plus en plus à la communauté féminine des minorités visibles en général.

L’artiste d’origine congolaise présentera un extrait de son nouveau one-woman-show intitulé Made In Congo, un récit retraçant la vie et la vision de trois femmes, la sienne, celle de sa mère et celle de sa grand-mère par rapport au Congo.

«C’est un spectacle qui raconte ma vie, celle de ma mère et de ma grand-mère, avec de l’humour, des contes, de la danse et des proverbes. Je joue les trois personnages», indique Sabrina Moella en entrevue téléphonique.

Son objectif n’est pas de rétablir LA vérité sur le Congo, mais de briser certains clichés.

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«Les gens ont des images stéréotypées de la femme congolaise. On pense viol, violence. C’est sûr que ça fait partie du Congo, mais ce n’est pas que ça», souligne-t-elle.

Née en France, Sabrina ne se sent pas particulièrement proche du Congo. Comme tout adolescent, elle préfère la musique contemporaine à celle plus traditionnelle qu’écoutent ses parents et veut surtout s’intégrer et ne pas dire d’où elle vient.

«On n’aime pas dire qu’on vient du Congo, mais en grandissant, on se pose plus de questions», avance-t-elle.

«Je montre surtout une image de la diaspora. La diaspora a une autre réaction à son pays d’origine. Je veux montrer trois femmes congolaises, mais qui ont trois jugements bien différents du Congo.»

Arrivée il y a huit ans à Toronto, Sabrina Moella connaît bien le Canada, où une partie de sa famille vit depuis longtemps, à Montréal, et où elle est souvent venue en vacances dans sa jeunesse. Son immigration est le fruit de la difficulté à travailler en France en tant que femme noire et aussi en tant qu’artiste.

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«Quand j’ai fini mes études, c’était compliqué de travailler. Quand j’ai immigré, j’ai réfléchi à l’immigration de mes parents.»

On pense souvent que les Congolais ont immigré, que ce soit en France ou au Canada en tant que réfugiés, mais en fait, beaucoup venaient étudier et ne sont jamais repartis, à cause de la situation là-bas qui était devenue dangereuse selon Sabrina Moella.

Assise en trois chaises, la France le Canada et le Congo, Sabrina vit aujourd’hui des situations que sa mère a vécues et comprends désormais certaines choses un peu mieux.

«Je veux donner un visage plus humain, une photo plus vraie du Congo», conclut-elle.

Elle sera sur scène dans le cadre du festival Rock Paper Sistahz le 29 mai à 20h au théâtre Wychwood.

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www.sabrinamoella.com

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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