Michel Ouellette est surtout connu pour ses pièces de théâtre, notamment French Town, L’homme effacé et Le testament du couturier. On lui doit aussi quelques textes poétiques et un livre pour enfant. En 1999 il a signé un premier roman, Tombeau, et il récidive maintenant avec Fractures du dimanche. L’ouvrage est un tour de force car Ouellette exploite à la fois les puissances du roman, du théâtre et de la peinture.
Fractures du dimanche nous convie à trois histoires, à trois mondes qui s’entrecroisent sur trois modes narratifs différents.
Philippe Pierre, un ancien dramaturge découragé d’écrire, maintenant professeur à l’université, épie sa voisine dans l’appartement d’en face. Madeleine, cette artiste-peintre tourmentée dont les tableaux changent au fil des mois, le captive, mais elle part à la recherche de sa mère qui l’a abandonnée. Pendant ce temps, le dramaturge a engagé Diane Ursel et ses fils pour reconstruire pièce par pièce une maison du village au bord de la rivière, son havre de paix.
Tous ces fragments de vies qui s’écroulent sont rapiécés par un quatrième personnage, écrivain aussi, qui en fabrique le livre que le lecteur tient en main.
Ce livre est de facture peu traditionnelle, pour ne pas dire étrange. Il y a 6 sections, 19 chapitres, 19 scènes (dont plusieurs manquantes) et six picture elements. Je suis certain de ne pas avoir tout compris. Pour me réconforter, je pourrais dire que c’est à cause des scènes manquantes, mais je n’irai pas jusque-là.