Depuis les jeunes néophytes qui en sont à leur première exposition jusqu’aux initiés qui ont visité plusieurs fois le musée Rodin de Paris, chacun trouve son compte dans Métamorphoses: Dans le secret de l’atelier de Rodin, l’exposition présentée cet été et jusqu’au 18 octobre au Musée des beaux-arts de Montréal.
Grâce à une présentation thématique des plus instructives, jamais condescendante, qui nous permet de faire le plein de beauté, tout en ajoutant à notre appréciation de l’art de la sculpture en général, et du rôle que Rodin a joué pour le moderniser.
«Cela relève du miracle: qu’un rocher informe ait atteint une perfection telle que la nature ne la modèle que si rarement dans la chair», disait Giorgio Vasari (un des premiers historiens de l’art). Il ne parlait pas de Rodin, mais de Michel-Ange, dont il était contemporain.
Trois cents ans plus tard, on faisait tout autrement le même compliment à Rodin… Lorsqu’il expose L’âge d’airain au Salon des Artistes français de 1877 à Paris, il est accusé d’avoir moulé sa figure sur nature. Ce scandale a évidemment l’effet d’assurer sa réputation lorsqu’il est prouvé que la réalisation parfaite est bel et bien due à son seul talent.
La main de Dieu ou celle de l’homme?
Michel-Ange disait de sa Pietà: «J’ai vu un ange dans le marbre et j’ai seulement ciselé jusqu’à l’en libérer.» Bref, pas de quoi s’énerver, la beauté de l’oeuvre relèverait de l’intervention divine…
Moins modeste (et plus moderne), Rodin affirme que «c’est l’artiste qui transforme la matière, modèle, donne force et vie aux figures».