Ressusciter le cerveau?

Inspiré de Frankenstein: injecter des cellules souches et des protéines, puis stimuler au laser et aux chocs électriques...
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Publié 21/06/2017 par Magalie St-Amour Béland

Redonner vie à un animal qui aurait été déclaré cérébralement mort? C’est ce qu’un groupe de chercheurs de la compagnie américaine Bioquark à Philadelphie veut entreprendre.

L’idée est d’injecter un mélange de cellules souches et de protéines dans la moelle épinière des patients déclarés morts, en plus de stimuler le cerveau à l’aide de lasers et de chocs électriques. Grâce à ce procédé, ils espèrent provoquer la création de nouveaux neurones et recréer des influx entre eux.

Cela permettrait de ranimer le cerveau, le réinitialiser en quelque sorte.

La compagnie en est au stade final pour trouver un lieu où tenir des essais cliniques en Amérique latine. Des questions éthiques se posent toutefois. Comment obtenir l’accord des patients s’ils sont légalement décédés? Si l’expérience devait être fructueuse, dans quel état se retrouverait le sujet?

«Si un rétablissement complet des patients demeure le but à long terme, cela ne constitue pas l’objectif principal de ce premier protocole», explique Ira Pastor, PDG de Bioquark, au magazine médical STAT.

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La théorie ne fait pas non plus l’unanimité. «Si on considère l’absence totale de justification pour cette étude, elle est, au mieux, éthiquement discutable. D’une perspective purement éthique, ces essais ne seraient jamais approuvés aux États-Unis», écrivait la neurologue Ariane Lewis, dans un éditorial du Centre national pour l’information biotechnologique.

L’utilisation de cellules souches et d’un protocole semblable s’est déjà montrée efficace dans le traitement de traumatismes crâniens et d’autres maux comme la sclérose latérale amyotrophique (SLA), mais il n’y a pas de précédents dans le cas de sujets décédés.

Ce n’est pas la première fois que la compagnie tente d’effectuer ce genre de recherche. En novembre 2016, le Conseil de recherche médical de l’Inde (ICMR) avait stoppé les premières tentatives de Bioquark, qui prévoyait effectuer des tests sur une vingtaine de personnes.

Auteur

  • Magalie St-Amour Béland

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant, à but non lucratif, basé à Montréal. La seule agence de presse scientifique au Canada et la seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

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