Resserrement des règles du programme de travailleurs étrangers temporaires

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Publié 30/04/2013 par Stephanie Levitz (La Presse Canadienne)

29 avril 2013, 17h21

OTTAWA _ Le gouvernement fédéral fait marche arrière et revient sur des changements controversés apportés l’an dernier à son programme sur les travailleurs étrangers temporaires.

Ottawa a annoncé lundi que les employeurs n’auraient désormais plus de marge de manoeuvre pour établir les salaires versés aux travailleurs étrangers, mettant fin à ce qui était appelé la règle « des 15 pour cent ».

Cette disposition, qui permettait aux entreprises de verser à ces employés un salaire jusqu’à 15 pour cent inférieur à la norme en vigueur au pays, était « inefficace » et « ne sera plus offerte dans le cadre de la nouvelle politique sur les salaires », a indiqué lundi dans un communiqué la ministre des Ressources humaines, Diane Finley.

Le gouvernement met également sur la glace le « processus d’avis relatif au marché du travail accéléré », programme qui permettait à certaines entreprises de recruter facilement des travailleurs de l’étranger.

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Ottawa avait annoncé l’entrée en vigueur de ces deux mesures l’an dernier, plaidant qu’elles seraient bénéfiques à l’économie canadienne. Mais après que deux entreprises eurent été exclues du programme pour avoir eu recours à ce programme au détriment des travailleurs canadiens, les conservateurs ont promis des réformes.

On a appris le mois dernier que la Banque Royale avait accordé en sous-traitance le soutien technologique, ce qui s’était soldé par des mises à pied de travailleurs canadiens à la RBC alors que le sous-traitant faisait venir des travailleurs étrangers.

« Comme vous le savez déjà certainement, le Canada fait face à une grave pénurie de main-d’uvre qualifiée, et notre économie en subit les contrecoups », a fait valoir la ministre Finley. « Soyons clairs: il existe un déséquilibre très réel entre les compétences des travailleurs et celles que les employeurs recherchent à l’échelle du pays. »

Ottawa a également précisé lundi que le français et l’anglais seront « les seules langues qui peuvent être désignées comme exigence d’emploi ».

Les modifications visent à assurer que des travailleurs étrangers ne soient embauchés que lorsque tous les efforts auront été déployés pour offrir aux Canadiens la priorité sur les postes à combler.

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Le nombre de travailleurs étrangers temporaires _ dont font partie les personnes embauchées pour les récoltes ou l’industrie touristique, les travailleurs d’usine ou les professionnels hautement qualifiés _ est passé de 186 753 en 2001 à environ 446 847 en 2011.

Le nombre de plaintes concernant des Canadiens qui essuient un refus d’embauche parce que l’employeur préfère la main-d’oeuvre étrangère serait d’ailleurs en constante augmentation.

Le gouvernement s’est engagé à surveiller les modifications apportées et à étudier d’autres scénarios de modifications dans les prochains mois.

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