Nicaises Muzinga Lola, pédagogue de formation et docteur en philosophie, a lancé son premier livre intitulé Palabre et Démocratie, préfacé par le Dr Fernand Ouellet de l’Université de Sherbrooke, vendredi 18 juin, au Collège Boréal de Toronto. L’ouvrage aspire à montrer les avantages à moderniser la palabre africaine et l’intégrer dans les institutions de la République Démocratique du Congo (RDC), pour en faire un mode de gestion politique en vue d’instaurer la paix dans ce pays dévasté par des conflits devenus chroniques.
«Depuis la conférence de Berlin de 1885, qui a consacré le partage de l’Afrique à ce jour, la RDC n’a jamais retrouvé sa liberté», introduit M. Lola. «Le pays a toujours été confronté à différents conflits, de l’État indépendant du Congo, propriété du roi des Belges Léopold II à l’indépendance, en passant par la colonisation belge», réitère-t-il.
Dans le but de contribuer à résoudre les conflits qui sévissent dans son pays d’origine jusqu’à maintenant, l’auteur analyse dans son livre les principales causes des guerres qui déchirent la RDC et propose le recours à la palabre africaine comme moyen de résolution des conflits adapté au contexte congolais.
Fusionner tradition et démocratie
La palabre réfère à un espace de rencontre autour de la parole issue de la tradition orale africaine à laquelle les chefs coutumiers recourent jusqu’à aujourd’hui. La palabre est un outil traditionnel de résolution des problèmes dans plusieurs pays africains, plus particulièrement en milieu rural.
Celles et ceux qui connaissent l’Afrique peuvent imaginer la scène de l’arbre à palabres dans la brousse, où de longs entretiens se déroulent avec le chef traditionnel à l’ombre d’un gigantesque baobab au centre du village.
«Les méthodes occidentales relatives à l’instauration de la démocratie en RDC ont été essayées, mais en vain. Le système démocratique ne s’applique pas dans le contexte de la RDC», selon Nicaise Lola.