Le Centre francophone de Toronto et Oasis Centre des femmes se sont alliés la semaine dernière pour «faire face aux conséquences dramatiques» soulevées par la levée du moratoire, en place depuis 1994, des renvois d’immigrants et de réfugiés vers le Burundi et le Rwanda.
Les deux organismes francophones desservant une majorité d’immigrants et de réfugiés craignent la montée d’un sentiment de panique auprès des personnes réfugiées burundaises et rwandaises vivant sans statut au Canada qui seraient visées par cette décision pouvant mener à leur expulsion.
Le 23 juillet dernier, le gouvernement du Canada a annoncé la décision de lever la suspension des renvois vers le Burundi et le Rwanda, dont certains ressortissants sont membres de la communauté francophone de Toronto. Les moratoires pour le Burundi et le Rwanda avaient été imposés en raison des risques que posait, par le passé, un retour dans des pays toujours en proie à l’instabilité et aux conflits armés.
Environ 2100 personnes
Selon l’Agence des services frontaliers du Canada, «environ 2100 personnes pourraient être touchées. Nombre d’entre elles ont revendiqué le statut de réfugié et ne seront pas renvoyées du pays tant que leur demande sera à l’étude, et ce, pourvu qu’elles répondent aux critères d’admissibilité. Les personnes visées par une mesure de renvoi, parce que leur demande d’asile a été rejetée ou pour d’autres motifs, peuvent présenter une demande de résidence permanente pour des circonstances d’ordre humanitaire afin de demeurer au Canada. Elles ont également droit de demander un examen des risques avant renvoi».
Cette décision, «prise sans pressentir ou consulter les communautés visées», selon les deux organismes francophones torontois, présenterait toutefois un impact dissimulé sur les chances de rester sur le territoire canadien.