Depuis quelques mois, l’effervescence culturelle de Toronto défraye la manchette de part et d’autre de la frontière ontarienne. Alors qu’à Montréal on s’inquiète de l’arrivée d’une nouvelle rivale bien décidée à se hisser au titre de capitale culturelle canadienne, nos voisins du Sud louangent les nouvelles infrastructures que la Ville-Reine construit à coup de millions de dollars.
«Goodbye Gritty, Hello Trendy» titrait le New York Times l’été dernier, avant que Le Devoir, basé à Montréal, s’intéresse à «Toronto, Ville-Reine de la culture?».
Il suffit de se promener le long de la rue University pour être véritablement plongé au coeur de la renaissance culturelle de Toronto. Musée royal de l’Ontario (ROM), Musée Gardiner de la céramique, Musée des Beaux-Arts de l’Ontario (AGO): tous font peau neuve ces mois-ci. Sans oublier la nouvelle maison de la Canadian Opera Company qui vient d’ouvrir ses portes et le futur Festival Centre où le Festival du film de Toronto aura pignon sur rue, coin King et John.
Il est donc question de gros sous et d’une redéfinition de l’infrastructure culturelle torontoise. Mais au-delà du gain marketing que représente le nouveau cristal de l’architecte David Libeskind au ROM ou encore la grande verrière que Frank Gerhy a dessiné pour l’AGO, la culture torontoise vit-elle un véritable boom?
Cette renaissance culturelle a-t-elle des assises plus profondes au niveau même du processus de création?