Au moment où j’ai grandi dans la basse-ville d’Ottawa et fréquenté les écoles Guigues et Brébeuf, dans les années 1950, l’histoire franco-ontarienne ne faisait pas partie du programme d’enseignement.
On apprenait les luttes menées par nos grands-parents pour maintenir l’enseignement en français grâce au contact de gens qui avaient eu une connaissance directe de ces évènements.
À proximité de la maison où je demeurais vivait le docteur Damien Saint-Pierre, qui était alors médecin à la mutuelle d’assurance Union du Canada. C’était une personne qui avait joué un rôle de premier plan dans la sauvegarde des écoles de langue française dans le Sud de l’Ontario.
Il avait écrit un petit fascicule pour que la jeunesse franco-ontarienne soit informée de ces moments de luttes et de gloire. Lorsqu’il m’a remis une copie de son texte, j’ai décidé de le diffuser grâce à l’appui financier de quelques annonceurs.
À ce moment-là, l’Association canadienne-française d’éducation d’Ontario (ACFEO) avait un conseiller moral en la personne de Robert Barsalou, un père oblat fort sympathique. Il m’a gentiment fait savoir que mon initiative était précoce, que les faits rapportés par le docteur Saint-Pierre étaient encore trop récents pour faire partie de l’histoire. J’ai quand poursuivi la diffusion du texte.