Le flot de réfugiés qui déstabilise l’Europe, faisant la une de l’actualité depuis quelques années, «est une crise fictive et montée de toutes pièces, car si l’Occident voulait la résoudre, il cesserait de la soutenir. C’est lui qui est à l’origine de tout cela.»
Tels sont les propos percutants du père Henri Boulad, sj., qui était de passage à Toronto pour donner une série de conférences et participer, le 28 octobre dernier, à une soirée au bénéfice des Chrétiens du Moyen-Orient, en présence du cardinal Thomas Collins et de Carl Hétu, directeur national de l’Association catholique d’aide à l’Orient (CNEWA).
L’Express s’est entretenu avec ce jésuite érudit, connaisseur de l’Islam, théologien polyglotte, philosophe, auteur et conférencier.
Il se sent interpellé par la situation de ces millions de réfugiés qui fuient leur pays dévasté par la guerre: en commençant par les Syriens, mais aussi d’autres peuples qui subissent des conflits interminables en Irak, Afghanistan, République démocratique du Congo, Érythrée ou Soudan du Sud.
Il n’y a pas de doute, selon lui, l’Occident a sur les mains «le sang de millions d’êtres humains, parce qu’il a trahi ses valeurs et piétiné ses principes pour des intérêts bassement matériels, politiques, économiques… Si l’Occident ne se reprend pas, s’il ne retrouve pas ses valeurs fondatrices, humanistes, morales et spirituelles… c’en est fait de lui.»