Le Non de l’AEFO est aussi cinglant qu’il est irrévocable. La semaine dernière, l’Association des enseignantes et enseignants francophones de l’Ontario s’est exprimée en défaveur d’un changement de système électoral en Ontario. Selon l’organisme franco-ontarien, la représentation proportionnelle mixte ne serait pas à l’avantage de la communauté.
«Après examen de la question, le comité exécutif de l’AEFO a conclu que la réforme proposée risque de réduire davantage la représentation des francophones à Queen’s Park, explique le président de l’AEFO, Paul Taillefer. La réduction du nombre de circonscriptions de 107 à 90 entraînerait, selon nous, un redécoupage de la carte électorale qui ferait disparaître des circonscriptions où les francophones ont un poids relatif important.»
Même son de cloche du côté de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), qui considère que la communauté franco-ontarienne serait désavantagée par le système électoral de représentation proportionnelle mixte et recommande son rejet.
L’AFO redoute que la diminution du nombre de circonscriptions ainsi que le fait que les partis politiques fassent leur propre choix pour la nomination des «députés de liste» nuisent à la participation des francophones au processus démocratique. «Je crains que laisser à la discrétion des partis politiques le choix de bien représenter les francophones sur leur liste de candidats ne soit pas gage de certitude», explique Mariette Carrier-Fraser, présidente de l’AFO.
Par ailleurs, toujours selon Mariette Carrier-Fraser, «trop peu d’informations sont disponibles au sujet des impacts de ce système électoral sur la participaton démocratique des francophones». L’AFO recommande donc au gouvernement de mener des études d’impact de ce système sur les groupes minoritaires avant de le soumettre à référendum.