Réduction du contenu local de Radio-Canada à Windsor

Un effet délétère sur la communauté francophone

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Publié 14/07/2009 par Gérard Lévesque

«Après avoir examiné l’ensemble de la preuve, j’ai l’impression qu’il y a eu une rupture de communication avec la population francophone en ce qui a trait aux motifs de la prise de décision de la Société Radio-Canada (SRC) et aux critères utilisés pour en arriver à cette décision. Il ne fait aucun doute que la réduction du contenu local de Windsor aura un effet délétère sur le sentiment de partage, d’appui et d’intimité à partir desquels cette communauté francophone isolée puise sa force et son identité. Je reconnais que la preuve d’expert n’est pas nécessaire pour faire une telle observation.»

Voilà ce qu’a écrit la juge Lynda Templeton, de la Cour supérieure de justice de l’Ontario, dans sa décision du 9 juillet 2009 dans l’affaire Nicole Larocque et Karim Amellal c. Société Radio-Canada.

Bien qu’elle s’est dite préoccupée par le fait que la SRC ait peu consulté la communauté francophone du Sud-Ouest de la province au sujet de la nouvelle attribution de temps pour le contenu de la programmation se rapportant à la région de Windsor et qu’elle ait peu justifié sa décision à la communauté de cette région, la juge n’a pas été en mesure d’accepter la demande d’injonction visant à empêcher la SRC d’éliminer la programmation locale de la station de radio CBEF Windsor parce qu’en adoptant la Loi sur la radiodiffusion, le Parlement a confié au Conseil de la radiodiffusion et des communications canadiennes (CRTC) et non aux tribunaux la responsabilité de traiter de toutes les questions liées à la radiodiffusion, y compris les questions liées à la radiodiffusion pour les minorités culturelles et linguistiques.

Dans ce litige, les deux requérants étaient représentés par Maître Sean McGee alors que la société d’état était représentée par Maître Guy Pratte. Présidente de S.O.S. CBEF, Nicole Larocque est directrice de l’école élémentaire St-Jean-Baptiste de Amherstburg alors que Karim Amellal est ingénieur.

Le texte intégral de la décision est disponible sur le site www.DocumentationCapitale.ca (il suffit d’inscrire dans la boîte de recherche du Centre virtuel de ressources les mots «Un effet délétère»).

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Les auditeurs qui souhaitent poursuivre leur opposition aux compressions budgétaires à Radio-Canada pour rétablir la programmation locale à Windsor et les émissions quotidiennes L’Ontario aujourd’hui et Les Arts et les autres doivent maintenant mettre en œuvre d’autres stratégies en attendant la conclusion de l’enquête initiée par le commissaire aux langues officielles Graham Fraser et les audiences que le CRTC tiendra en août 2010 au sujet de la demande de renouvellement de la licence de la SRC.

Animé entre autres par Diane Chaperon-Lor, le Club canadien de Toronto a pris une excellente initiative; je vous invite à visiter le site www.ClubCanadien.ca pour prendre connaissance des témoignages des participants à la rencontre tenue à Toronto le 21 avril 2009 et à rejoindre sur Facebook le groupe «Sauvons Radio-Canada».

Les gens qui désirent distribuer des cartes postales pour appuyer la recommandation du Comité parlementaire du patrimoine d’augmenter les crédits accordés à la SRC de 7$ par année par Canadien n’ont qu’à envoyer un courriel à Karen Wirsig, de la Guilde canadienne des médias ([email protected]), ou visiter le site www.cmg.ca/Rad-Canplusquejamais.htm.

Le site www.sosRadioCanada.org diffuse aussi de l’information utile pour ceux qui veulent passer à l’action.

Mais, il faut faire davantage! Je vous invite à visiter le site www.DaveCarrollmusic.com/story/united-breaks-guitars pour lire l’intéressante description de sa mésaventure avec la compagnie aérienne United dont les employés avaient brisé sa guitare.

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Après plus d’une année de démarches infructueuses pour obtenir compensation, il a décidé de composer trois chansons et de faire voter le public pour décider laquelle est la meilleure.

Allez sur le site www.YouTube.com pour écouter la musique entraînante et les paroles efficaces de son premier chef d’œuvre «United Breaks Guitars». En quelques jours, plus de deux millions de personnes l’ont entendu et tous les grands réseaux d’informations ont commenté cet exploit.

Y a-t-il dans nos milieux des artistes qui pourraient imiter le musicien Dave Carroll? Il me semble que des titres comme «Harper démantèle Radio-Canada», ou «Attention: trop de Harper est nuisible à notre culture», pourraient figurer au palmarès des protestations.

Auteur

  • Gérard Lévesque

    Avocat et notaire depuis 1988, ex-directeur général de l'Association des juristes d'expression française de l'Ontario. Souvent impliqué dans des causes portant sur les droits linguistiques. Correspondant de l-express.ca, votre destination pour profiter au maximum de Toronto.

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