Recensement: «Allophones», dites-vous?

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Publié 30/10/2012 par l-express.ca

Les francophones sont de plus en plus nombreux dans les provinces de l’Ouest et dans les territoires, tandis que la population de langue française se maintient ou décroît légèrement ailleurs au pays. C’est ce que retient le lobby politique francophone hors Québec des données linguistiques du recensement de 2011, publiées la semaine dernière par Statistique Canada.

«Certains retiendront qu’au niveau de l’usage du français au Canada, les tendances sont à la baisse», déclare Marie-France Kenny, la présidente de la FCFA (Fédération des communautés francophones et acadienne).

Elle ajoute cependant que «considérant qu’on compte maintenant presque 2,6 millions de personnes qui parlent français à l’extérieur du Québec et que plusieurs de nos communautés montrent une croissance, il serait difficile de ne pas trouver des bonnes nouvelles» dans ces données.

Pour l’Alberta, la Colombie-Britannique, les trois territoires, Terre-Neuve-et-Labrador et l’Ontario, la population de langue française augmente et les francophones sont plus nombreux à parler français à la maison.

«Est-ce que ça veut dire qu’on a réglé tous les problèmes? Bien sûr que non; le défi de vivre en français demeure considérable» pour un grand nombre de francophones à l’extérieur du Québec.

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Par ailleurs, «comme le reste de la population canadienne, on continue à faire face au défi du maintien de notre poids démographique et au vieillissement de la population, et comme pour le reste de la population, l’immigration représente une des voies d’avenir».

La sénatrice libérale Maria Chaput note que les communautés francophones «réussissent généralement à maintenir leur taille et l’usage de leur langue, malgré les effets de l’urbanisation, l’exogamie, et l’attrait puissant de l’anglais».

Un projet de loi S-211, piloté par la sénatrice, propose entre autres au gouvernement de considérer la «vitalité» des communautés de langue officielle, plutôt que seulement leur «nombre», dans la détermination des services et communications qui leur seront offerts.  Il propose aussi des définitions plus «inclusives et modernes» pour les communautés de langue officielle.

Selon Marie-France Kenny, «on ne peut plus, en 2012, limiter notre conception de la francophonie à ceux qui ont le français comme langue maternelle». En effet, de plus en plus de gens de langue française ont une autre langue maternelle. «Traditionnellement, on les appelait des allophones, mais eux se considèrent francophones et nous aussi», souligne Mme Kenny.  

Au Québec, les immigrants sont d’ailleurs de plus en plus nombreux (24%) à parler la langue de Molière à la maison.

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La FCFA tient également à apporter une «nuance importante» par rapport aux chiffres sur la langue parlée à la maison. «On fait beaucoup de cas du nombre de francophones qui parlent français le plus souvent à la maison, mais on oublie tous ceux qui le parlent régulièrement à la maison en combinaison avec une autre langue. Ce sont souvent, par exemple, des gens qui ont un conjoint de langue anglaise, mais leurs enfants vont à l’école française et ils seraient très surpris de se faire dire que plusieurs les considèrent comme perdus pour la francophonie», indique Mme Kenny. 

Selon les données du recensement de 2011:

– 58% de la population canadienne parlent uniquement l’anglais à la maison alors que 18,2% parlent seulement le français.

– La proportion de ceux qui ont le français comme langue maternelle est passée de 22,3% à 22% en 2011.

– Près de 10 millions de personnes ont affirmé pouvoir soutenir une conversation en français alors qu’ils étaient 9,6 millions en 2006, mais leur proportion s’est légèrement repliée pour atteindre 30,1% en 2011 par rapport à 30,7% il y a cinq ans;

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– Un cinquième de la population du Canada parle à la maison une des 198 autres langues que le français ou l’anglais déclarées en 2011, dont 3% de «chinois».

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