En situation minoritaire, l’école joue un rôle déterminant dans l’appropriation du français, expliquait Raymond Mougeon, directeur du Centre de recherche sur le contact linguistique du Collège Glendon, lors d’une conférence, vendredi dernier, portant sur l’évolution du français parlé des adolescents franco-ontariens.
Les recherches menées portaient sur une comparaison de corpus recueillis en 1978 et en 2005 dans les écoles de quatre communautés francophones de l’Ontario.
Raymond Mougeon présentait les résultats d’un nouveau type d’analyse du changement linguistique dans les milieux francophones minoritaires. Les études sur le même sujet menées auparavant étaient basées sur des comparaisons d’individus de groupes d’âges différents. Le chercheur explique que ces études partaient du principe que le parlé de l’individu n’évolue pas au cours de sa vie.
Pour cette étude, ce sont les données recueilles en 1978 auprès d’adolescents de 9e à 12e année qui ont été comparées à celles recueillies auprès d’adolescents de la même tranche d’âge en 2005. Leur parlé en salle de classe ainsi qu’en entretien a été étudié tout comme le contenu des manuels de français qu’ils utilisent.
Milieux minoritaires ou… très minoritaires
Le milieu social des élèves, leur pratique ou non du français en famille, les pratiques linguistiques des enseignants étaient également parmi les facteurs pris en compte pour réaliser cette évaluation.
Trois des quatre communautés étudiés sont des communautés où les francophones sont minoritaires, allant d’une part très faible de la population pour Pembroke avec 10% ou North Bay avec 18%, à une part un peu plus importante avec Cornwall où les francophones représentent 38% de la population.