Rapport sur les progrès liés à l’économie d’énergie en Ontario

«L’électricité est la pire façon de se chauffer»

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Publié 07/12/2010 par Vincent Muller

Se chauffer au gaz naturel plutôt qu’à l’électricité, acheter des appareils électroménagers récents, renforcer l’isolation sont les meilleurs moyens d’économiser de l’énergie et de l’argent, selon le rapport annuel sur les progrès liés à l’économie d’énergie de Gord Miller, commissaire à l’environnement de l’Ontario.

Jean-Marc Filion, porte-parole pour le Commissaire, souligne le succès du programme d’économie domiciliaire: «Les gens doivent faire la demande elle-même, ça a été très peu publicisé, pourtant 150 000 foyers ontariens en ont déjà bénéficié.»

Le gouvernement envoi des experts dans les foyers qui en font la demande, ceux-ci identifient les fuites d’air et font des recommandations concernant l’isolation. Le propriétaire fait alors les travaux requis pour améliorer l’isolation et après une deuxième visite des experts, si les recommandations ont été suivies, le gouvernement rembourse les travaux. «Le gouvernement a investi 250 millions $ dans ce programme qui devrait conduire les foyers à économiser 30% d’énergie.»

Économies avantageuses pour le gouvernement

Ces économies sont avantageuses pour le gouvernement dans la mesure ou l’économie d’énergie réalisée peut faire diminuer l’utilisation de centrales thermiques. Le programme est censé se terminer en mars 2011, mais le rapport préconise de le continuer.

Vu les changements dans les normes de construction qui engendrent la construction de bâtiments plus économes en énergie, le commissaire recommande de laisser actif le programme d’énergie domiciliaire pour les constructions antérieures à 1972.

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«Pour économiser de l’énergie, beaucoup pensent surtout à éteindre les lumières, les gens pensent que c’est une bonne façon, mais ce qui a encore plus d’impact, c’est de changer les appareils domestiques, par exemple mettre de nouveaux réfrigérateurs, congélateurs, machine à laver à tambour, de réduire le temps des douches, de mettre de l’isolant dans le toit», souligne Jean-Marc Filion.

Des dépenses certes, mais qui à long terme peuvent s’avérer être de bons investissements.

Panneaux solaires qui rapportent

Un autre investissement plus gros et encore peu fréquent en Ontario: l’installation de panneaux solaires. L’électricité produite par les particuliers possédants des panneaux solaires est en effet rachetée par la province à 80 cents le kw/h, donc au dessus du prix du marché.

Ces programmes ont pour but de réduire l’activité des centrales en Ontario, province qui produit pourtant plus qu’elle ne consomme.

L’Ontario vend en effet une partie de sa production d’électricité à certains États voisins des États-Unis, mais «il y a des accords commerciaux et ce n’est pas sûr qu’on puisse modifier cela facilement si la consommation augmente en Ontario», explique Jean-Marc Filion.

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Le coût de l’utilisation des génératrices étant élevé, le gouvernement tente d’influencer la consommation d’électricité grâce à ces programmes et à certaines mesures, comme l’installation de cadrans intelligents permettant une facturation à l’heure, ou l’incitation à fonctionner la nuit, alors que la demande est faible, pour les industries utilisant des procédés nécessitant beaucoup d’électricité.

Au niveau du chauffage, lorsque cela est possible, l’office d’électricité de l’Ontario conseille d’utiliser le gaz naturel plutôt que l’électricité.

Paradoxe

Tout est donc fait pour diminuer la consommation d’électricité, mais un paradoxe subsiste: le ministère de l’Énergie et de l’infrastructure voudrait que d’ici 2020 en Ontario un véhicule sur 20 soit électrique. «Le problème est de savoir d’où viendra l’énergie électrique pour ces véhicules.»

En attendant la multiplication des véhicules électriques, le rapport souligne que la province a atteint l’objectif qu’elle s’était fixée pour 2010 concernant l’essence vendue dans la province qui à présent contient 5% d’éthanol.

«Tous les véhicules peuvent utiliser ce carburant, mais pour une plus haute teneur en éthanol, seuls les véhicules flexifiul le peuvent.»

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Écoles et édifices publics

Par ailleurs, Jean-Marc Filion évoque une étude en cours sur les écoles de l’Ontario qui vise à définir ce qu’elles représentent en matière d’utilisation d’énergie: «cette recherche permettra de savoir ce que l’on pourrait économiser dans les écoles en mettant en place certaines mesures. Il y a la même chose pour les bâtiments publics dont la consommation d’énergie devait baisser de 10% entre 2007 et 2010 et qui ont encore un objectif de réduction pour les années à venir. Un secteur du gouvernement est chargé spécifiquement de cette mission.»

Vu le nombre de mètres carrés appartenant au gouvernement, ceci pourrait conduire à des économies d’énergie très importantes.

«C’est extrêmement difficile de prendre une société planétaire axée sur le combustible fossile et de la faire passer à autre chose, c’est un défi énorme», conclut-il.

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