Radio-Canada: le plus intégré des conglomérats médiatiques

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Publié 28/03/2006 par Magdaline Boutros

«Radio-Canada a de tous les temps été le plus intégré des conglomérats» soulignait la semaine dernière Sylvain Lafrance, vice-président principal des services en français de Radio-Canada, au Club canadien de Toronto. Surprenant?

Pourtant, l’offre de services de Radio-Canada est des plus impressionnantes: trois chaînes de télévision (Radio-Canada, Réseau de l’information, ARTV), deux postes de radio (Première chaîne et Espace Musique), un site Internet, le réseau de Radio-Canada international, etc. Et le tout, réuni sous une même enseigne, avec un seul conseil d’administration. «Mais on n’a jamais joué totalement l’effet de levier de cette intégration», a reconnu M. Lafrance. Le vent a toutefois commencé à tourner.

En septembre dernier, le conseil d’administration de Radio-Canada créait le poste de vice-président pour l’ensemble des services en français de Radio-Canada, regroupant ainsi les services télé, radio et web, et nommait Sylvain Lafrance à ce poste.

Avec l’apparition dans les dernières années de grands conglomérats médiatiques, Radio-Canada se devait d’accroître la collaboration et la mise en commun des ressources entre ses médias, a spécifié M. Lafrance.

Ce réalignement s’inscrit de surcroît dans la perspective des audiences du CRTC devant lesquelles Radio-Canada devra se présenter dans quelques mois pour obtenir le renouvellement de l’ensemble de ses licences. Un exercice «utile et stimulant» qui permettra une réelle réflexion sur le «mandat et la place du service public dans notre paysage médiatique et culturel».

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Au moment où la radio de Radio-Canada enregistre des cotes d’écoute records, faisant de la Première chaîne la radio la plus écoutée sur plusieurs marchés, la télévision semble traîner la patte et suscite de nombreuses critiques sur ses choix de programmation. «Oui, il y a parfois des émissions trop populaires, oui, on a fait des erreurs, reconnaît le vice-président. Mais lorsque l’on regarde la télévision de Radio-Canada dans son ensemble, on voit une vraie télévision publique.»

Quelques améliorations seront tout de même apportées. Sylvain Lafrance a identifié trois principaux axes:
• refléter plus fidèlement la réalité multiculturelle du pays;
• accroître l’impact des émissions d’information en mettant davantage à profit le réseau de journalistes de Radio-Canada implanté à travers le pays et dans divers points névralgiques de la planète;
• renforcer l’information régionale en proposant notamment des nouvelles régionales la fin de semaine.

Sylvain Lafrance a conclu sa présentation en réitérant la nécessité et l’urgence de maintenir des médias publics forts au Canada. Tout comme en 1936 au moment de la création de Radio-Canada, le service public demeure aujourd’hui le meilleur rempart pour protéger l’identité et la culture canadienne des pressions de la culture américaine, croit-il.

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