Radio-Canada agit encore comme Radio-Québec

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Publié 04/06/2013 par Paul-François Sylvestre

Vous avez sans doute été nombreux à regarder 24 heures en 60 minutes le dimanche 26 mai. Ce soir-là, l’animatrice Anne-Marie Dussault recevait Bernard Pivot et nous offrait une brillante entrevue avec un amoureux des mots, des phrases, des livres.

Sa recherche était méticuleuse et ses questions m’ont semblé aussi pertinentes qu’intéressantes. Mais il y a hic: Mme Dussault a mené cette entrevue comme si les seuls téléspectateurs étaient des Québécois.

RDI diffuse d’un océan à l’autre. Pourquoi, alors, utiliser une expression comme «ici au Québec»? Ce n’est pas de mise; Mme Dussault est payée par Radio-Canada et non par Radio-Québec.

Pourquoi parler des écrivains québécois reçus par Pivot, alors que l’Acadienne Antonine Maillet y figure?

Pourquoi référer à la dictée de Pivot transmise aux Québécois, alors que des Franco-Ontariens et des Acadiens y participent?

En menant son entrevue entièrement «à la québécoise», Mme Dussault a laissé croire à Bernard Pivot que ses propos n’étaient diffusés que dans la Belle Province. À l’instar de son intervieweuse, il n’a naturellement jamais mentionné le mot Canada.

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À la fin de cette émission, je me suis demandé si Anne-Marie Dussault était allergique aux téléspectateurs hors Québec.

Je suis curieux de savoir combien d’enregistrements de cette émission sont produits hors Québec dans une saison… Je doute que ce soit selon la proportion de Canadiens français ailleurs au pays.

Pourtant, 24 heures en 60 minutes est une émission nationale. Elle devrait, à mon avis, s’intéresser à des sujets ontariens, manitobains ou acadiens sur une base régulière.

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Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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