Radio-Canada à fond de train depuis 75 ans

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Publié 31/01/2012 par Paul-François Sylvestre

À partir de 1936 pour la radio et de 1952 pour la télévision, Radio-Canada diffuse des émissions pour informer, réfléchir et divertir, pour rassembler aussi les Canadiens d’un océan à l’autre. L’année 2011 a marqué les 75 ans de la société d’État et le Musée de la Civilisation à Québec a tenu à souligner cet anniversaire en présentant Radio-Canada, une histoire à suivre. L’exposition est en montre jusqu’au 23 septembre prochain.

Pour cette exposition, on a évidemment puisé dans une quantité impressionnante de trésors d’archives radio et télé.

On a rassemblé des objets fétiches ayant marqué l’imaginaire des auditeurs et des téléspectateurs: costumes de personnages célèbres d’émissions jeunesse, maquettes, accessoires, objets témoins de l’évolution technologique des médias, notamment des microphones, caméras, postes de radio et de télévision.

Francophonie hors Québec?

L’exposition présente une chronologie de la radiotélédiffusion au Canada, de 1905 à 2011.

On y apprend que la Société Radio-Canada a vu le jour en 1936, avec le poste de radio CBF à Montréal.

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La télévision est arrivée en 1952 avec CBFT, entre autres.

Cette chronologie ne mentionne pas CBAF-Moncton, CJBC-Toronto ou CBUF-Vancouver; il n’est pas question de CBOFT-Ottawa ou de CBWFT-Winnipeg. La francophonie hors Québec brille par son absence.

À l’entrée de l’exposition, il y a une trentaine de moniteurs suspendus au plafond. Chacun présente un message d’une voix radio-canadienne (quelques secondes). Toutes les régions du pays y passent. C’est le seul endroit où il est question des francophones hors Québec.

Dans cette exposition, le «train» de Radio-Canada s’arrête à cinq stations qui explorent chacune une thématique différente. L’une d’elles porte sur les journalistes et reporters qui ont été nos yeux et notre voix, à la radio comme à la télé. De l’annonce de la Seconde Guerre mondiale à l’élection de Barack Obama, les reporters rendent compte de la réalité des autres sociétés.

Radio-Canada est là pour accompagner et éduquer, notamment pour les femmes qui, de 1930 à 1950, demeurent surtout à la maison.

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L’exposition rappelle la contribution de certaines femmes journalistes, notamment Marcelle Barthe (première femme journaliste), Michelle Tisseyre, Judith Jasmin et Lise Payette.

Se reconnaître et s’identifier

Pour permettre aux Canadiens et Canadiennes de se reconnaître et de s’identifier, quoi de mieux que des radioromans et téléromans!

Du Survenant aux Belles histoires des pays d’en haut à Tout sur moi ou Les chroniques d’une mère indigne, en passant par La Famille Plouffe, Des dames de cœur, le Temps d’une paix, l’amour des Canadiens français pour les radioromans et les téléromans ne s’est jamais démenti.

Des entrevues avec des comédiens, des auteurs, des réalisateurs, des analystes, des bandes sonores de thèmes musicaux et des objets illustrent ce volet de l’exposition.

Divertissement

Radio-Canada a aussi le rôle divertir. Les émissions de variétés en témoignent, notamment Les Joyeux Troubadours et Chez Miville à la radio, Les Couche-Tard, Appelez-moi Lise, Infoman et Tout le monde en parle à la télé.

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Qui dit variétés dit émissions jeunesse, indissociables de l’histoire de Radio-Canada. Elles invitent les jeunes à voyager dans des univers rocambolesques, inusités où tout était possible.

Pour ceux qui ont eu le bonheur de grandir avec Radio-Canada (ce n’était pas souvent le cas hors Québec pour les gens de ma génération), les souvenirs de Pépino et Capucine, La boîte à surprise, Sol et Gobelet, La Souris verte, pour n’en nommer que quelques-uns, demeurent des grands moments de divertissement et d’épanouissement.

Radio-Canada en chiffres

L’émission Bobino a duré 28 ans et a connu 5 000 épisodes.

Pendant 25 ans, Tante Lucille a présenté 1500 contes.

Les radioromans ont connu leur heure de gloire vers 1941; il y en avait 19, puis 16 en 1950 et seulement 2 en 1966.

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En 1941, Radio-Canada avait déjà diffusé 600 concerts symphoniques et 2000 émissions de musique de chambre.

De 1952 à 1972, Radio-Canada a produit 272 télé-théâtres, 234 pièces étrangères et 46 dramatiques; 141 auteurs y ont contribué.

Le siège social de Radio-Canada à Montréal couvre 10 hectares et comprend 32 studios de radio, 7 studios de télé et 8 studios mobiles; il renferme 75 000 pièces de costumes et 30 000 accessoires; la bibliothèque comprend quelque 40 000 livres.

En terminant, voici une petite anecdote que l’exposition nous apprend. À l’époque où la société d’État commençait à diffuser Un homme et son péché ou Les Belles Histoires des Pays d’en Haut, on déposait des dons à Radio-Canada pour Donalda, la femme de Séraphin Poudrier, parce qu’on croyait vraiment à sa misère. Preuve que Radio-Canada touche le cœur de ses auditeurs et téléspectateurs.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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