«Le rôle des musées dans notre relation avec les œuvres d’art est si grand, que nous avons peine à penser qu’il n’en existe pas […] Nous en vivons encore et oublions parfois que les musées ont imposé aux spectateurs une relation toute nouvelle avec l’œuvre d’art», écrivait André Malraux, en 1947, dans Le Musée imaginaire.
Plus d’un demi-siècle plus tard, ses remarques prévalent toujours. Partout dans le monde, le musée demeure un lieu mental, espace de liberté, qui s’attache à inscrire un éphémère dans une éternité durable. Il sert d’aide-mémoire précieux à toute une collectivité désireuse d’en apprendre plus sur son passé.
Savamment disposées au gré des différentes galeries, les œuvres d’art habitent l’espace, replacées dans le contexte d’une époque. Dans ces mêmes sanctuaires silencieux et propices à la réflexion, elles s’interpellent et s’interpénètrent en une symphonie de formes et de couleurs. Les sens du spectateur sont alors sollicités et une visite au musée lui permet de vivre l’art comme une expérience précieuse et rare.
En Ontario, le mois de mai est aussi celui des musées. Pour l’occasion, l’Association des musées de l’Ontario a mis sur pied toute une gamme d’événements spéciaux: ateliers, conférences et concerts organisés, un peu partout, dans les 600 musées, lieux historiques et galeries d’art de la province.
Cette année, plutôt que de faire le compte-rendu des différentes activités à venir, L’Express a préféré recueillir les témoignages de trois personnalités bien connues de la communauté francophone de Toronto. Trois regards, trois femmes artistes qui font part du rôle que les musées ont joué pour elles, à la fois dans leur vie personnelle, et, parfois, dans l’éveil de leur conscience artistique.