Quid de l’année 2008?

Club canadien de Toronto

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Publié 29/01/2008 par Aline Noguès

Face à la récession qui s’annonce aux États-Unis, le Canada ne devrait pas trop s’inquiéter en 2008: il a les moyens monétaires et budgétaires de faire face à un ralentissement économique. Voilà en substance ce qui est ressorti de la conférence donnée par Stéfane Marion, économiste en chef adjoint à la Banque Nationale, lors du premier déjeuner de l’année du Club canadien.

Si les économistes gardent un oeil sur ce qui se passe chez nos voisins du Sud, c’est parce que l’économie canadienne est très liée à l’économie américaine, même si de nouveaux partenaires commerciaux se sont imposés au fil des ans (la Chine par exemple).

Pour Stéfane Marion, la question n’est désormais plus de savoir si les États-Unis iront en récession ou non – un ralentissement est inévitable – mais de savoir quelles seront la durée et l’amplitude de cette crise économique.

Tout dépendra de l’attitude des consommateurs américains qui représentent tout de même 70% du PIB. «Les consommateurs risquent de freiner leur consommation, or on n’a pas vu cela depuis 17 ans.»

La bonne nouvelle, selon Stéfane Marion, c’est que les autorités monétaire et budgétaire sont très conscientes des risques de récession et mettront sûrement en place les outils nécessaires pour freiner la récession. La semaine passée, la FED a d’ailleurs baissé de 0,75 point son taux directeur alors que quelques jours plus tôt, le président Bush demandait au Congrès d’adopter des allègements fiscaux de 145 milliards de dollars.

«Aujourd’hui, malgré les dépenses liées à la guerre en Irak, les finances américaines ne sont pas dans un état catastrophique ce qui laisse une certaine marge de manoeuvre. Nous assisterons donc peut-être à une deuxième vague de stimuli budgétaires», a ajouté l’économiste.

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Mais à quoi le Canada doit-il s’attendre face à une contraction de l’économie américaine? Pour Stéfane Marion, le Canada subira nécessairement le contre-coup d’un ralentissement américain, même s’il reste très atténué.

«On ne s’attend pas à une récession de forte amplitude. L’économie subira juste une légère contraction. Par ailleurs, l’état des finances canadiennes est bon, ce qui laisse au Canada une grande marge de manoeuvre au niveau budgétaire.»

Et d’ajouter: «Notre taux d’emploi est bon, le revenu disponible des Canadiens croît plus vite qu’aux États-Unis et l’inflation est peu menaçante. Tout ce qui est à prévoir est une baisse des taux d’intérêt ainsi qu’une politique de stimulation budgétaire.» Par contre, certaines régions risquent tout de même de souffrir du ralentissement, au Québec et en Ontario en particulier, là où se concentre le secteur manufacturier.

Malgré ce bémol, Stéfane Marion reste donc optimiste: «Les fondamentaux canadiens sont très bons, les autorités auront donc toute la latitude d’intervenir ces prochains mois si nécessaire.»

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