En pleine période des fêtes, la Coalition ontarienne contre la pauvreté (plus connue sous l’acronyme anglais OCAP) a mené une nouvelle action coup de poing la semaine passée: réunir des sans-abri et des membres de l’association, le temps d’une grande quête commune dans les couloirs du «path», le centre-ville souterrain de Toronto.
Mais en ce frais matin de décembre, les journalistes et policiers semblent plus nombreux que les mendiants. Ce qui n’a pas empêché Gaetan Héroux, membre d’OCAP, de clamer les récriminations de son organisme envers la Ville et les gouvernements, canadien et ontarien.
«Depuis une dizaine d’années, la seule politique de gestion des sans-abri est une politique de répression. C’est cruel et inhumain!» Pour appuyer son propos, il brandit une liasse de contraventions données par les policiers à des mendiants. «En voici deux de 125 dollars chacune, pour une personne dont le seul crime était d’être couchée sur le trottoir!»
Gaetan Héroux a également dénoncé la fermeture d’auberges: «L’été dernier, la ville a fermé 16 auberges, 300 lits. Ce qu’on a enlevé là, c’est un toit et des repas à de nombreux sans-abri. Et cela a créé une telle surpopulation que les conditions de vie sont devenues encore plus difficiles dans les autres auberges.»
Au-delà de la gestion au jour le jour de ces sans domicile, l’OPAC demande une augmentation des logements sociaux dans la ville, afin de favoriser l’accès au logement pour les plus défavorisés. Elle souhaite aussi une revalorisation de l’assistance sociale à hauteur de 40% car, comme le rappelle Gaetan Héroux, «il est impossible de survivre avec les aides sociales actuelles».
Descendu en grand fracas dans les couloirs souterrains de boutiques et de restaurants, le groupe s’est adressé aux passants pour leur expliquer les difficiles conditions de vie des gens des rues.