On sait depuis un an, que le monde devra faire face à des formes de tuberculose devenues multi-résistantes et même ultra-résistantes. La tuberculose UR a même été surnommée «Ebola avec des ailes» puisqu’elle est très mortelle et comme pour toutes les tuberculoses, la contagion se fait par les microbes transportés par l’air.
Pour lutter efficacement contre le 8,5 millions de nouveaux cas de tuberculose «classique» qui apparaissent annuellement, contre le demi-million de cas de tuberculose multirésistante et les plus de 5 000 cas de tuberculose ultrarésistante, l’OMS estime qu’il en coûtera $5 milliards à chaque année.
À noter qu’il est moins coûteux de mâter la tuberculose ailleurs plutôt que d’attendre que les bactéries résistantes s’attaquent à nous. En effet, en 1990, la ville de New York a dû dépensé un milliard de dollars, rien que pour maîtriser une petite émergence de tuberculose multirésistante, soit un cinquième de ce qu’il en coûterait pour lutter contre la tuberculose partout dans le monde.
Puisque le budget d’aide ne recevra pas les hausses promises avant l’élection du présent gouvernement (425 millions $ sur 5 ans au-delà de 8% d’augmentation), et puisque l’ACDI a réduit le financement des programmes spécifiques à la tuberculose de $46 millions à $19 millions entre 2004 et 2006, comment le Canada fera-t-il sa juste part dans la lutte à la tuberculose ailleurs de manière à protéger ses citoyens ici, tout en ne coupant pas dans d’autres programmes cruciaux ayant trait au SIDA, au paludisme, à l’immunisation des enfants et au microcrédit pour les plus pauvres?