Qu’est-ce qui a changé?

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Publié 30/05/2006 par Gérald Fillion

Alors que les anciens patrons du courtier en énergie Enron ont été reconnus coupables de fraude et complot la semaine dernière au Texas, on peut se demander ce qu’on a retenu au cours des quatre dernières années et demie du scandale financier le plus marquant de l’histoire.

D’abord, il y a eu des changements législatifs d’importance qui assurent aujourd’hui une plus grande indépendance des vérificateurs face à leurs clients, les entreprises. Dans les belles années d’Enron, la firme Arthur Andersen conseillait Enron tout en vérifiant ses livres comptables. Cette façon de faire a changé.

La loi Sarbanes-Oxley a rendu plus sévère la réglementation des marchés financiers et des entreprises. Toutefois, selon certains avocats, il y a encore des failles.

Autre question fondamentale: est-ce que les mentalités ont changé? L’appât du gain, la soif de profits et de pouvoir, l’avidité et la cupidité, c’est très difficile à encadrer et réglementer. Et tant que des êtres humains, tant que des patrons et des investisseurs seront prêts à prendre tous les moyens pour faire toujours plus d’argent à ne plus savoir quoi en faire, il y aura un danger de scandale financier.

Les règles et les lois changent. Elles sont plus sévères, plus coercitives, la justice américaine est de plus en plus dure avec les crimes de cols blancs. Mais, est-ce que certains patrons ne croient pas encore qu’ils pourront s’en sortir malgré certaines actions douteuses? Est-ce que certains ne tentent pas encore de manipuler leurs chiffres pour présenter leur entreprise sous un jour meilleur? Peut-être… Qu’en pensez-vous?

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Enron et la CIBC

Un juge américain a entériné l’entente visant à régler les poursuites civiles impliquant la Banque CIBC de même que les sociétés financières JP Morgan Chase et Citigroup. Les trois institutions avaient été accusées d’avoir aidé Enron dans la manipulation de ses états financiers. La facture totale s’élève à plus de 7 milliards $ US, dont 2,5 milliards $ pour la CIBC.

Volatilité, quand tu nous tiens!

Depuis deux semaines, les marchés boursiers et financiers valsent au gré des impressions et perceptions des observateurs, analystes et investisseurs.

Le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke a laissé entendre récemment que l’institution pourrait augmenter encore ses taux d’intérêt pour contenir l’inflation. Les marchés n’ont pas apprécié parce qu’ils craignent un impact négatif sur l’économie et sur la demande. Les prix des métaux ont chuté et l’indice principal de la bourse de Toronto a dégringolé parce que les produits de base occupent une place prépondérante à Toronto.

Cependant, les marchés ont repris du mieux et le dollar canadien s’est envolé, à la fin de la semaine dernière, parce que certaines statistiques américaines laissent croire que la FED n’aura pas à trop augmenter ses taux. Beaucoup de volatilité donc…

Millions, milliards…

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Les grandes institutions bancaires du Canada annoncent, ces jours-ci, leurs résultats financiers pour le 2e trimestre. La semaine dernière, quatre sociétés ont annoncé des profits en hausse. La banque TD et la Banque Royale ont profité de la hausse des marchés boursiers et de la gestion privée du patrimoine.

La Banque Nationale a engrangé des bénéfices grâce notamment à la croissance des comptes des entreprises et des particuliers. La Banque de Montréal a augmenté ses frais bancaires aux entreprises et aux particuliers et, on le comprend, c’est très rentable!

Voici les profits nets de ces quatre grandes banques pour le 2e trimestre: Banque Royale: 1,1 milliard $ (+ 24%), Banque TD: 738 millions $ (+ 23%), Banque de Montréal: 644 millions $ (+7%), Banque Nationale: 214 millions $ (+ 6%).

Gérald Fillion anime Capital Actions au RDI, du lundi au vendredi à 18h30.

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