Il y a deux ans, le premier ministre de l’Ontario Dalton McGuinty avait annoncé la mise sur pied d’une assemblée indépendante de citoyens sur la réforme électorale. Un consortium dont le mandat était d’évaluer le présent système, d’en déterminer les avantages et failles, et d’éventuellement prescrire une modification du mode de scrutin ontarien.
Le 29 mai dernier, l’assemblée avait commencé à prendre forme, avec la nomination de sa première représentante. Les mois qui avaient suivi avaient vu se constituer un consortium de 103 personnes, chacune représentative d’une circonscription ontarienne, avant que ne débutent six semaines de formation. Un processus aujourd’hui terminé et, la semaine dernière, les premiers débats et travaux ont débuté. Mais la pséphologie est une science complexe. Il existe en effet autant de systèmes électoraux à travers le monde qu’il existe de peuples.
Comme dans toutes les autres provinces et territoires du Canada, le système ontarien est basé sur un mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour. En Ontario, chaque électeur votant se prononce en faveur d’un seul représentant, qui sera le porte-parole de sa circonscription s’il obtient une majorité simple. Un système aisé à comprendre et à première vue équitable, puisqu’il se déroule comme une course d’athlétisme, avec un vainqueur et des vaincus.
Mais le mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour présente également des faiblesses, pour ne pas dire des failles. Sa représentativité, notamment, est pointée du doigt.
Dans le cadre d’une élection serrée où le vainqueur ne recueille que 25% des voix, il se trouve à la tête d’une circonscription au sein de laquelle il compterait probablement plus d’opposants que de partisans.