Queen’s Park veut améliorer l’accès à l’éducation postsecondaire en français

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Publié 21/02/2006 par Magdaline Boutros

Un pas de plus a été franchi la semaine dernière pour améliorer l’accès et la qualité de l’éducation postsecondaire en français en Ontario. Reconnaissant que l’offre de cours est déficiente et que les coûts de l’éducation en français sont supérieurs, le ministre Chris Bentley a annoncé la création d’un comité consultatif dont le mandat sera de conseiller le gouvernement sur les meilleurs moyens à adopter pour améliorer l’accès aux programmes d’études postsecondaires en français.

«Bien que de nombreux étudiants et étudiantes francophones suivent des études postsecondaires, c’est souvent en anglais qu’ils le font en raison d’un manque de programmes offerts en français», a soutenu le ministre de la Formation et des Collèges et Universités en conférence de presse.

Les deux collèges francophones proposent une centaine de programmes à leur clientèle étudiante et quelque 150 programmes sont recensés dans les six universités bilingues ontariennes. Bien peu, pour une population évaluée à quelque 550 000 personnes. D’autant plus que ces programmes sont inégalement répartis sur le territoire ontarien, laissant certaines communautés avec peu ou pas d’accès à l’éducation postsecondaire en français.

Plusieurs programmes sont également sous-exploités a ajouté le ministre, citant notamment les domaines des sciences et des technologies, des soins de santé et services personnels et communautaires.

Le comité consultatif a été mandaté pour proposer des solutions au ministre qui mèneront à l’accroissement des possibilités de poursuite des études en français. Trois objectifs plus précis lui ont été confiés:

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• Améliorer l’accès aux études postsecondaires et promouvoir la réussite à ce niveau;

• Examiner des approches permettant de relever les défis à long terme, par exemple les coûts à envisager pour augmenter le nombre de programmes offerts et mettre au point le matériel didactique pertinent;

• Définir les recherches qu’il conviendrait d’entreprendre en priorité.

Seize membres de la communauté franco-ontarienne ont été nommés pour siéger sur le comité. Des représentants étudiants, des cadres administratifs d’institutions francophones ou bilingues et des représentants de groupes de pression en éducation font partie des appelés (voir tableau).

La création du comité s’inscrit dans le cadre de nouveaux investissements consentis par le gouvernement provincial en éducation en français.

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En février dernier, Bob Rae déposait son rapport sur l’éducation postsecondaire dans lequel il reconnaissait «la mission unique des établissements -d’enseignement de langue française» ainsi que les obligations constitutionnelles du gouvernement ontarien à offrir une éducation postsecondaire en français de qualité. Pour redresser la situation, il recommandait la création d’un comité consultatif sur l’éducation postsecondaire de langue française et l’attribution de fonds supplémentaires aux établissements francophones et -bilingues.

Queen’s Park a fait écho à ces recommandations dans son budget 2005. De nouveaux investissements de l’ordre de 10,2 millions $ ont été versés dès cette année pour améliorer l’accès aux études supérieures aux francophones, aux Autochtones et aux personnes handicapées.

Le montant précis qui sera consacré à l’éducation en français n’a pas pu être dévoilé par le ministère de la Formation et des Collèges et Universités la semaine dernière.

Sous le régime actuel, les établissements offrant des programmes en français se partagent 130 millions $, dispensé par Queen’s Park et par le Programme des langues officielles dans l’enseignement du gouvernement fédéral.

Ces montants permettent aux institutions francophones d’assumer les coûts supplémentaires liés à l’exploitation de services pour la minorité, que ce soit pour recruter du personnel bilingue, pour acheter du matériel en français, pour offrir un éventail élargi de programmes et services à une plus petite population étudiante, etc.

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Plus de 100 000 étudiants poursuivent en ce moment leurs études postsecondaires dans la langue de Molière en Ontario.

Le Conseil provisoire de l’Assemblée de la Francophonie de l’Ontario (AFO), par l’entremise de son président Simon Lalande, a salué l’initiative du gouvernement McGuinty. «L’AFO est encouragée par cette importante initiative et s’enthousiasme de la mise sur pied de ce nouveau comité», a-t-il -déclaré.

Le comité a déjà tenu sa première réunion la semaine dernière. Aucun échéancier précis n’a encore été adopté. Une nouvelle annonce quant aux investissements précis qui seront consacrés à l’éducation postsecondaire en français sera vraisemblablement faite dans les prochaines semaines, selon des informations obtenues auprès du ministère de la Formation et des Collèges et Universités.

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