WikiLeaks, Julien Assange sont des noms qui résonnent dans vos oreilles comme des buzz médiatiques liés aux fuites diplomatiques qui ont fait la Une des journaux voilà quelque temps. Mais le nom de Luc Lefebvre ne vous dit certainement rien, tout comme QuébecLeaks. Le site de fuites en ligne WikiLeaks a lancé la mode de ce que l’on appelle communément des sites de «leaks», ou de fuites. Il y a eu BrusselsLeaks, OpenLeaks et également FrenchLeaks. Le dernier né du genre se nomme QuébecLeaks et, comme on peut l’imaginer, s’intéresse particulièrement à la province francophone. L’Express a demandé à Luc Lefebvre, porte-parole du site, et instigateur de l’idée, d’expliquer quel est l’objectif de QuébecLeaks et comment traiter la tonne d’information qu’ils reçoivent.
Le 9 mars dernier, le premier «post» était publié sur le site QuébecLeaks. Les premiers paragraphes donnent le ton sur qui ils sont et ce qu’ils veulent: «L’organisation compte actuellement une trentaine d’experts et de professionnels de divers domaines d’activités dont le droit, la finance, le journalisme, la communication, la sécurité et l’informatique. En y allant de cette initiative, QuébecLeaks souhaite donner aux Québécois des outils pouvant permettre d’améliorer l’accès à l’information. Le Québec souffre d’un manque de transparence et d’éthique ainsi que d’une sclérose sur le plan politique et institutionnel. Les lois canadiennes et québécoises d’accès à l’information, par les contraintes qu’elles posent au travail journalistique, finissent trop souvent par nuire au droit du public à l’information.»
Chaque site est différent
Luc Lefebvre a eu l’idée de lancer un tel site en décembre 2010. Il enregistre le nom de domaine du site et lance l’idée sur son compte Twitter. Quelques semaines plus tard, une personne le contacte. À partir de là, tout s’accélère et le site voit le jour le 9 mars. Grand fan des sites de fuites en ligne, il a étudié et comparé les différents modèles de sites, avant de déterminer à quoi ressemblerait QuébecLeaks.
«C’est intéressant que chaque site ait un concept différent, ça démontre bien la réalité des endroits. C’est personnalisé par les localités.»
Alors qu’un site comme WikiLeaks se contentait de déverser des flots incessants d’information sur la toile, sans forcément les analyser, d’autres sites, comme FrenchLeaks, préfèrent vérifier et croiser les informations avant de les publier. Une voie que semble privilégier Québec-Leaks, qui explique s’être attaché les services de journalistes, avocats, comptables et autres experts.