Québec: vif débat sur l’impôt rétroactif du PQ

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Publié 25/09/2012 par Martin Ouellet (La Presse Canadienne)

à 14h48 HAE, le 25 septembre 2012.

QUÉBEC – L’opposition libérale a accusé mardi le Parti québécois (PQ) de s’être comporté en «charlatan» pendant la campagne électorale, cachant aux Québécois sa volonté de leur imposer une hausse rétroactive d’impôt.

Même la formation de gauche, Québec solidaire, croit que le PQ a manqué de transparence en omettant d’informer les électeurs du caractère rétroactif de la hausse d’impôt inscrite à son programme.

Estimant qu’il s’agit d’une taxe «régressive», le PQ a pris il y a plusieurs mois l’engagement ferme d’abolir la «contribution santé» annuelle de 200 $ demandée à cinq millions de Québécois. Pour récupérer le manque à gagner, le PQ a promis de refiler la facture aux seuls contribuables _ ils sont 140 000 _ dont le revenu excède 130 000 $ par année.

Or, les Québécois ont appris il y a quelques jours que l’augmentation de la charge fiscale sera rétroactive au 1er janvier 2012.

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Jamais le PQ n’a expliqué aux contribuables qu’ils auraient à assumer une augmentation rétroactive de leur impôt, a constaté la coporte-parole de Québec solidaire et députée élue dans Gouin, Françoise David.

«Ils ont commis un péché d’omission», a dit Mme David, utilisant une expression judéo-chrétienne pour illustrer son propos.

«Honnêtement je n’avais pas compris ça et je pense qu’il faudrait les chercher les Québécois qui avaient compris que la hausse s’appliquait à la déclaration de revenu 2012. Ils n’ont pas fait de grands efforts pour rendre ça clair», a-t-elle dit.

Il n’est pas dans la nature de Québec solidaire de pleurer sur le sort des bien nantis. Mme David estime que les sommes en cause sont assez modestes et appuiera la démarche du gouvernement Marois.

En excluant le montant de 200 $ pour la taxe santé, l’effort additionnel exigé aux contribuables gagnant 150 000 $ par année est d’environ 600 $, a-t-elle fait valoir.

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«C’est 600 $ par année, 50 $ par mois, à peu près 12,50 $ par semaine. Je pense que c’est raisonnable et c’est un effort qui va permettre aux familles québécoises composées de deux adultes d’avoir 400 $ de moins à payer par année. L’abolition de la contribution santé touche 90 pour cent des gens», a dit la coleader de QS.

Quant à lui, le chef libéral par intérim, Jean-Marc Fournier, a exigé en point de presse que le ministre des Finances, Nicolas Marceau, fasse connaître dès la semaine prochaine ses visées fiscales.

L’inquiétude et «l’angoisse fiscale» ne peuvent plus durer, a affirmé M. Fournier, pour qui la hausse d’impôt des particuliers et les ponctions supplémentaires sur les gains en capitaux et les dividendes risquent d’avoir des effets pervers sur l’économie.

«On est en ce moment dans un chaos fiscal au Québec et il faut que ça cesse. On ne prendra pas un mois de plus pour faire un plan. Il y a un gouvernement qui doit cesser d’improviser», a-t-il dit.

À son avis, le Parti québécois a «caché» aux Québécois ses réelles intentions pendant la campagne électorale. La chef péquiste Pauline Marois «n’a pas dit la vérité», a insisté le chef libéral.

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Qui plus est, M. Fournier veut refaire le débat sur la taxe santé avec le gouvernement minoritaire de Pauline Marois.

Contrairement à ce que répète le PQ, la contribution santé ne frappe pas de plein fouet les plus pauvres, a affirmé M. Fournier. Grâce au crédit d’impôt de solidarité, 2,6 millions de Québécois sont dispensés en tout ou en partie de la contribution, a-t-il fait remarquer.

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