Québec: les fédérations étudiantes «apartisanes mais pas apolitiques»

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Publié 01/08/2012 par Lia Lévesque (La Presse Canadienne)

à 23h30 HAE, 1er août 2012.

MONTRÉAL – Les Fédérations étudiantes collégiale et universitaire ne suggéreront pas à leurs membres pour quel parti voter, mais ne ne gêneront pas pour leur dire de tout faire pour battre le Parti libéral.

«La FEUQ ne recommandera pas, ni la FECQ, d’ailleurs, de voter pour un parti en particulier. On reste ‘apartisans’ mais on ne reste pas ‘apolitiques’. Ça veut dire qu’on ne va pas soutenir un parti ou un autre, mais évidemment, vous aurez compris qu’on ne va pas encourager les jeunes, ni les citoyens, à aller voter pour les libéraux, puisqu’on les juge très sévèrement», a résumé la présidente de la FEUQ, Martine Desjardins.

Mais la Coalition avenir Québec ne trouve pas plus grâce à ses yeux, alors que son chef proposait, plus tôt cette semaine, une hausse des droits de scolarité de 200 $ par année pendant cinq ans plutôt qu’une hausse annuelle de 254 $ pendant sept ans, selon la dernière offre du gouvernement libéral.

«Les libéraux, on invite les gens à ne pas voter pour eux, mais au niveau de la CAQ, pour nous c’est encore pire. Non seulement ils proposent la même chose que les libéraux, mais ils n’ont même pas d’objectifs et de chiffres à l’appui», a tonné Mme Desjardins.

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Respecter la loi électorale

Les présidentes des deux fédérations, Éliane Laberge (collégiale) et Mme Desjardins (universitaire) ont rencontré la presse, mercredi à Montréal, pour expliquer leur plan de campagne qui respectera, selon elles, la loi électorale et la définition de ce qu’est une dépense électorale.

Elles jugeront ainsi les partis non seulement sur la question des droits de scolarité, maisi aussi sur l’environnement et l’éthique, entre autres. Elles ont conçu à cet effet un site web qui fera le point chaque jour sur les enjeux de la campagne.

En lançant leur campagne «Faire la différence» officiellement, les fédérations ont notamment prévenu qu’elles visiteraient plus particulièrement certaines circonscriptions où les libéraux ont été élus avec une mince majorité, de même que les circonscriptions de candidats libéraux en vue comme Sherbooke, celle de Jean Charest, et Outremont, celle de Raymond Bachand.

Allez voter

Les fédérations étudiantes veulent également convaincre plus de jeunes d’exercer leur droit de vote. «On s’est fixé comme objectif réaliste 65 pour cent de participation pour ces élections-ci, pour les 18 à 34 ans. C’est un défi de taille de faire passer de 45 à 65 pour cent le taux de participation. Mais moi, je pense que les jeunes, cette année, comme l’année dernière, vont vouloir faire la différence», a justifié Mme Laberge.

Pour ce faire, elles ont créé des affiches sur des thèmes précis — «ressources naturelles et énergie; développement durable et humain» ou «partisanerie, corruption et collusion doivent cesser» — et chercheront à atteindre non seulement les étudiants, mais aussi les jeunes travailleurs, et ce, par Internet et par les réseaux sociaux.

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De plus, les fédérations étudiantes manifesteront également le 22 août, tout comme la CLASSÉ (Coalition large de l’association pour une solidarité syndicale étudiante).

100e marche nocturne

Par ailleurs, au premier jour de la campagne électorale, plusieurs milliers d’opposants à l’augmentation des droits de scolarité et d’autres militants de diverses causes sociales, faisant fi du temps menaçant, sont descendus dans les rues de Montréal, mercredi.

Il s’agissait de la centième manifestation nocturne depuis le début du conflit étudiant.

Plusieurs manifestants s’étaient munis de casseroles, rappelant du même coup le haut de la vague de la contestation étudiante du printemps dernier. Ils ont scandé des slogans contre les libéraux et contre les forces de l’ordre. À l’intersection des rues Ontario et Berri, des manifestants ont réussi à projeter des images sur un mur. Les images animées montraient une croix barrant des mots comme «opportunistes», «corruption», «mépris» ou encore «démagogie».

Les tensions ont été parfois vives entre les manifestants et les policiers qui ont utilisé des gaz irritants ainsi que des bombes assourdissantes et tenté de contenir la foule à divers moments. D’ailleurs, les forces de l’ordre étaient nombreuses.

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Vers 22h30, les policiers ont ordonné la dispersion de la foule mais les manifestants ont continué à déambuler dans les rues du centre-ville, la quasi totalité de façon pacifique.

Les policiers ont dû notamment intervenir après que des manifestants eurent tenté de construire une barricade de fortune sur la rue Sainte-Catherine.

L’importance de la manifestation a contraint le Service de Transport de Montréal (STM) à avertir ses usagers que certaines lignes pouvaient être perturbées.

Certaines personnes s’étaient déguisées pour se moquer du règlement anti-masque adopté par la ville de Montréal. L’une d’entre elles avait opté pour un déguisement de… lapin. La mascotte de ces manifestations, l’Anachopanda, était également présente.

Un manifestant a été blessé alors qu’il a été heurté par une automobile à l’intersection Saint-Denis/Laurier, ont indiqué divers médias. Le conducteur ne s’est pas arrêté.

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Une autre personne, qui ne participait à la manifestation a également été blessée, atteint par un projectile. Il saignait du visage.

Partis de l’intersection Jarry/Saint-Denis, dans le quartier Villeray, plusieurs centaines de manifestants se sont dirigés vers le parc Émilie-Gamelin, près de l’UQAM, où les attendaient d’autres centaines de protestataires.

Le compte Twitter du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) signalait une autre manifestation circulant sur la rue Ontario, se dirigeant également vers le parc Émilie-Gamelin. Aucune d’entre elles ne semblent avoir été déclarées illégales.

Mais la manifestation des marcheurs regroupés a été déclarée illégale par le SPVM en vertu du règlement municipal.

Au moins une dizaine d’arrestations ont été effectuées, pour utilisation de pièces pyrotechniques, pour méfaits et pour avoir lancé des projectiles aux policiers, a indiqué le SPVM.

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Certains candidats de Québec Solidaire, dont les coporte-parole Françoise David et Amir Khadir, ont pris part à la marche.

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