Québec garde le cap sur le déficit zéro l’an prochain

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Publié 28/03/2013 par Martin Ouellet (La Presse Canadienne)

à 15h45 HAE, le 28 mars 2013.

QUÉBEC – Malgré une baisse considérable des revenus, le gouvernement Marois profitera d’un coup de pouce de la péréquation canadienne pour atteindre l’équilibre budgétaire en 2013-2014.

Dans sa mise à jour économique présentée jeudi, le ministre des Finances, Nicolas Marceau, révise de 565 millions $ à la baisse les recettes du gouvernement en 2013-2014, année du retour au déficit zéro.

Pour l’année financière 2012-2013 qui tire à sa fin, la diminution est de 250 millions $.

«Les révisions que vous constatez aujourd’hui sont équivalentes ou ressemblent à celles que les autres gouvernements au Canada et ailleurs ont eu à faire. On n’échappe pas au contexte mondial, on n’échappe pas à la conjoncture mondiale», a expliqué le ministre Marceau en conférence de presse.

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La diminution des revenus résulte entre autres d’une consommation plus faible des ménages _ 183 millions $ de moins en taxes _ et de recettes moindres provenant des impôts des sociétés _ une baisse de 138 millions $.

Le ministre soustrait aussi 62 millions $ dans ses prévisions de revenus générés par l’exploitation des ressources naturelles.

Par contre, la réduction du service de la dette _ 85 millions $ _ attribuable aux taux d’intérêt plus faibles que prévu et l’augmentation des paiements de péréquation _ 280 millions $ _ viennent en partie sauver la mise pour le gouvernement.

À cela s’ajoute la «provision pour éventualités» dans laquelle le ministre des Finances va puiser 200 millions $ pour atteindre l’équilibre budgétaire tel que prévu en 2013-2014.

Au chapitre de la croissance économique, le ministre s’attend à une progression minime de 1,3 pour cent du produit intérieur brut réel en 2013 et de 1,8 pour cent l’année suivante. Dans les deux cas, il s’agit d’une diminution de 0,2 point de pourcentage par rapport aux prévisions inscrites dans le budget de novembre.

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Quant aux dépenses de programmes, le ministre entend limiter leur croissance à 1,9 pour cent en 2013-2014, soit le même niveau que le plafond imposé cette année.

En Chambre, le chef parlementaire libéral, Jean-Marc Fournier, a dit avoir noté une baisse de 3 pour cent des investissements privés. Il y voit la preuve que le gouvernement Marois rend les investisseurs nerveux.

M. Fournier a invité le ministre des Finances à retourner à sa table à dessin afin de déposer un nouveau budget «corrigé» d’ici le 1er mai.

«On est rendus à 800 millions $ de moins que les prévisions seulement quatre mois après le budget. Le budget est un échec en matière d’investissement et il n’y a toujours pas de plan économique pour l’avenir», a-t-il lancé pendant la période de questions.

En point de presse, son chef Philippe Couillard a exhorté le gouvernement à «se ressaisir» et à renoncer à ses politiques qui «freinent» la création de la richesse, notamment dans le domaine minier.

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«Il n’est pas trop tard pour le gouvernement de faire volte-face. Je l’enjoins de laisser la partisanerie de côté et de reconnaître que le régime minier en place était celui dont le Québec avait besoin», a-t-il déclaré.

Parce que l’économie ontarienne «performe mieux» que celle du Québec, le gouvernement péquiste recevra davantage de péréquation pour l’aider à boucler son budget, a pour sa part ironisé le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault.

Son collègue porte-parole en matière de finances, Christian Dubé, a reproché au ministre Marceau d’avoir injecté du «botox» dans sa mise à jour pour masquer la situation réelle des finances publiques.

«Le gouvernement sous-estime grandement le déficit, mais aussi l’endettement réel. En toute connaissance de cause, ce sont 8,4 milliards $ qui sont cachés et qui sont des subventions en infrastructures, et qu’il évite d’inscrire au bilan au 31 mars 2013», a-t-il dit.

Du reste, l’année financière 2013-2014 n’est même pas encore commencée que le ministre des Finances en est déjà réduit à puiser dans les réserves.

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«Des réserves, on met ça au début de l’année en cas d’imprévus. L’année n’est pas commencée et pour respecter le budget on enlève déjà 200 millions $», a soulevé M. Dubé.

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