La complexité du processus de mise en vente de BCE étonne. Après avoir présenté dans l’enthousiasme une offre de fusion-acquisition avec BCE, la société Telus a décidé de se retirer du jeu, la semaine dernière, et de mettre fin à sa proposition.
La Caisse de dépôt et placement du Québec a décidé d’en faire autant en se retirant du consortium dirigé par l’Office d’investissement du régime de pension du Canada et dont fait partie aussi le fonds privé américain KKR. Ce qui semble avoir soulevé l’ire de Telus en particulier, c’est la date butoir imposée par BCE pour que les prétendants déposent une offre.
La direction de BCE a dit, dans les dernières semaines, qu’elle souhaitait prendre le temps d’analyser les propositions et qu’une décision sera annoncé d’ici la fin septembre. Or, d’un coup, la direction de Bell a décidé d’imposer une date butoir (mardi 26 juin), ce qui a précipité les acheteurs potentiels à organiser leur proposition. Selon Denis Durand, associé principal chez Jarislowsky Fraser à Montréal, BCE ne veut pas fusionner avec Telus.
Et cette stratégie avait pour objectif de repousser l’offre du numéro 2 de la téléphonie au pays. Denis Durand déclarait à Radio-Canada mercredi dernier qu’il y aurait sans doute des dirigeants de BCE qui perdraient leur emploi dans une fusion avec Telus.
«Il est évident, a-t-il dit, qu’une nouvelle orientation nécessiterait des nouveaux dirigeants. Peut-être qu’au niveau des options, on ne pourrait encaisser autant d’options.» Autrement dit, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte et le concept de «mise aux enchères» lancé par BCE est mal perçu par les marchés.