Que faire avec 5 milliards de dollars?

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Publié 05/12/2006 par Gérald Fillion

L’action de la Banque Royale a enregistré une légère baisse en bourse jeudi dernier après l’annonce de profits records de 4,7 milliards $ pour l’exercice 2006, une hausse de 40% par rapport à l’exercice précédent. Jamais une entreprise canadienne n’a fait autant d’argent en une seule année.

Ce sont des gros chiffres, qui font sourciller tous ceux qui paient 10, 15, 25 dollars de frais de transaction par mois, c’est-à-dire vous, moi, votre voisin, bref tout le monde. Mais, pour les investisseurs, ce qui compte, ce n’est pas le passé, mais le futur. Est-ce que les perspectives sont bonnes pour la Banque Royale? La réponse générale et certaine, c’est oui, elles sont bonnes, les perspectives!

Mais, étant donné que nous vivons présentement un ralentissement économique, étant donné que les secteurs de la construction et de l’immobilier ralentissent, étant donné que l’économie américaine décélère et que tout ça aura un impact sur l’économie canadienne, les actionnaires se disent que la croissance de la Royale sera plus faible en 2007.

Le pdg leur a donné raison: la croissance des profits l’an prochain sera de 10%. Cette année, c’était 40%, l’an prochain, ce sera 10%. Ça veut dire que les profits dépasseront peut-être la barre des 5 milliards $, mais la croissance elle, sera plus faible. Le citoyen en vous est sans doute scandalisé.

L’investisseur, lui, réfléchit au rendement et à la croissance. Il ne voit pas vraiment ce pauvre 5 milliards qui a abouti dans les poches d’une seule entreprise. Il pense au 10%, qui n’est pas le 40% de cette année. Imaginez ce qu’on pourrait régler comme problème au Canada ou ailleurs, avec 5 milliards de dollars…

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Voici les profits nets de 2006: Banque Royale: 4,28 milliards $ (+ 40%); Banque Nationale: 871 millions $ (+ 2%); Banque de Montréal: 2,66 milliards $ (+ 11%).

Voici les profits nets du 4e trimestre: Banque Royale: 1,26 milliard $ (+ 126%); Banque Nationale: 220 millions $ (+ 6%); Banque de Montréal: 696 millions $ (+ 5%).

Croissance économique au ralenti

Le produit intérieur brut au Canada continue de ralentir. Selon Statistique Canada, le PIB a crû au troisième trimestre de 1,7% en variation annualisée. C’est sous la croissance du deuxième trimestre et c’est plus faible aussi qu’aux États-Unis. La demande intérieure est plus faible que l’an dernier, en raison surtout de la décélération dans la construction résidentielle.

Et, les dépenses des administrations publiques baissent également. L’Organisation pour la coopération et le développement économique, l’OCDE, a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale et le Canada en 2007. Le PIB au Canada devrait croître l’an prochain de 2,7%, et non pas de 3,3% comme l’annonçait l’OCDE, le printemps dernier.

Taux de chômage stable

Le taux de chômage en Ontario n’a pas bougé en novembre. Il demeure à 6,4%. Il s’est ajouté 19 100 emplois nets, des postes à temps partiel.

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Voici les données pour quelques villes ontariennes avec, entre parenthèses, les données du mois précédent : Toronto: 6,9% (6,7); Hamilton: 6,4% (6,5); Kitchener: 5,3% (5,3); London: 6,3% (6,7); Oshawa: 6,9% (6,8); St. Catharines-Niagara: 6,7% (6,6).

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

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