Qu’attend l’Afrique de Barack Obama?

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Publié 18/11/2008 par Jean-Baptiste Foaleng

Les débordements de joie aux quatre coins du monde suscités par l’élection de Barack Obama à la présidence des États-Unis s’accompagnent  d’immenses espoirs et de nombreuses attentes. Pour le moment, la priorité des priorités c’est le traitement de la crise financière actuelle; la relance de l’économie américaine, européenne et asiatique.

L’Afrique attend certainement un coup de pouce de la part de Barack.

Certains dirons qu’il faut augmenter l’aide au développement en Afrique. C’est vrai. Cependant, je crois  pour ma part que l’Afrique n’a pas besoin d’argent en priorité. Parfois, investir en Afrique ressemble à verser de l’eau dans un seau troué.

Tant que ce continent restera  découpé, divisé en 50 morceaux, les chances de le développer resteront faibles. L‘Afrique a été divisée en petits morceaux pendant la conférence de Berlin le 15 novembre 1884. Cette stratégie a permis aux grandes nations européennes d’avoir chacun, leur part du gâteau africain et de faire des petits pays d’Afrique des proies faciles.

Proies faciles, pas seulement pour l’Europe mais aussi pour la Russie, les États-Unis et depuis  une dizaine d’années pour la Chine et l’Inde.

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Les dictateurs africains trouvent eux-aussi leur compte dans cet éclatement de l’Afrique. Seul une force contraignante devra les obliger à renoncer à leurs intérêts personnels pour le bien des populations dont ils ont la charge.

Les seuls perdants ce sont ces populations africaines qui croupissent dans la misère et qui sont victimes des guerres insensées. Chaque petit pays africain dépense l’essentiel de ses revenus pour entretenir des troupes et acheter des équipements militaires onéreux. Ce qui constitue un marché juteux pour les pays développés, les principaux vendeurs d’armes de guerre. L’Afrique n’a pas besoin de 53 pays, 53 armées, 53 présidents, des centaines de ministres, des centaines de milliers de soldats…..

Si un seul président suffit pour diriger 300 millions d’Américains, un seul président pour 1 milliard de Chinois, un seul président pour 1 milliard d’Indiens pourquoi en faut-il  53 pour 944  millions d’Africains?

L’élection de Barack Obama, c’est en quelque sorte le rêve devenu réalité de Martin Luther King pour l’Amérique, même si le déséquilibre entre Noirs et Blancs reste énorme. Pour l’Afrique par contre, le cri du coeur et le rêve de Bob Marley dans sa chanson Africa Unite en 1979, tarde à venir. Cependant, le président Barack Obama peut devenir le vent favorable qui pousse vers la bonne direction. Si nous amenons le plus grand nombre de personnes possible à comprendre et à défendre cet enjeu d’unité, nous allons nous rapprocher davantage du rêve de Bob Marley.

L’union fait la force. La victoire éclatante d’Obama s’est faite grâce à l’Union des Blancs, des Latinos et des Noirs. Si Obama se sert davantage de son talent de rassembleur, il pourra résoudre de la même manière la plupart des problèmes majeurs qui l’attendent. Après la défaite d’Hillary Clinton, on le disait incapable de ressouder le parti Démocrate. Il l’a fait avec brio, mieux que ses prédécesseurs Al Gore et John Kerry.

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Un projet de référendum urgent pour fédérer les États africains rendra de grands services au continent. À défaut de l’union du continent tout entier pourquoi ne pas y aller par étapes. Constituer un gouvernement fédéral pour l’Afrique Centrale, un gouvernement fédéral pour l’Afrique Orientale, un gouvernement fédéral pour l’Afrique Australe, un gouvernement fédéral pour l’Afrique septentrionale ou le Magreb. Un tel regroupement réduirait la vulnérabilité de l’Afrique et la rendrait plus organisée, plus prospère et plus forte dans les échanges internationaux.

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