Les Éditions de L’Olivier (Paris) viennent de publier la traduction d’un quatrième roman de Michel Faber, auteur né aux Pays-Bas mais qui a surtout vécu en Australie avant de s’établir en Écosse. Sa dernière création est Le Cinquième Évangile, un roman tour à tour drôle, irrévérencieux et palpitant.
L’action du roman se déroule d’abord en Irak, puis se transpose principalement aux États-Unis. Il y a cependant une connexion canadienne. Le protagoniste est Theo Griepenkerl, linguiste titulaire d’une bourse de recherche au Toronto Institute of Classical Studies.
Il visite un musée à Mossoul (Irak) lorsque une explosion se produit. Dans les débris qui l’entourent, Griepenkerl remarque qu’un bas-relief représentant une déesse enceinte a été endommagé. Le ventre est ouvert comme la coquille d’un œuf éclos et neuf rouleaux de papyrus y sont cachés.
Griepenkerl s’empare des papyrus, les examine brièvement et se rend compte que le texte est araméen, sa spécialité en tant que linguiste. Il rentre rapidement à Toronto et commence à traduire sa trouvaille en anglais.
Les papyrus sont les mémoires de Malchus, témoin des derniers jours de Jésus. Sentant qu’il a un trésor inestimable entre les mains, Griepenkerl veut les publier et faire fortune. Seul un obscur éditeur universitaire lui offre un contrat d’édition.
Le style de Michel Faber est léger et entraînant. À partir d’un sujet assez pointu, d’une matière relativement obscure, il bâtit une intrigue aux multiples rebondissements. Le Cinquième Évangile tourne en dérision cette mode des textes anciens, censés révéler au monde LA vérité. De plus, et c’est là ce qui m’a le plus fasciné, Faber nous offre une satire cinglante des mœurs de l’édition et de la culture de masse.