Quand Stefie Shock «améliore» Serge Gainsbourg

Serge Gainsbourg a déjà dit que sa chanson Depression au-dessus du jardin était l’une de ses préférées. C’est aussi l’avis de Stefie Shock. «C’est l’une de ses meilleures chansons… sur papier», dit-il en entrevue à L’Express, «mais j’ai toujours considéré que, sur disque, elle était ratée.»

Pour 12 belles dans la peau, son disque-hommage à Gainsbourg, mort il y a 25 ans, le chanteur et musicien québécois considère qu’il a «améliorée» cette chanson, et il en est fier, tout en restant conscient de l’énormité d’une telle prétention.

On pourra en juger nous-mêmes à Toronto, samedi soir au théâtre Randolph, quand Stefie Shock interprétera cette chanson sur la scène du festival Francophonie en fête, qui commence ce mercredi 21 septembre et se poursuit jusqu’à dimanche le 25 (Jour des Franco-Ontariens).

La veille, c’est Michel Rivard qui sera passé par là. En temps normal, l’ex-Beau dommage aurait été la tête d’affiche du festival, mais le spectacle de Stefie Shock, réincarné en Gainsbourg et accompagné de trois chanteuses (contre 12 lors de la première aux Francofolies de Montréal cet été), est exceptionnel et ratisse plus large.

12 belles dans la peau – le disque – ce sont 12 chansons de Gainsbourg, réappropriées, réarrangées et réinterprétées par Stefie Shock en duo avec, pour chacune, une femme différente.

«La femme, c’est pratiquement le thème de l’oeuvre de Gainsbourg», explique Stefie Shock. «Il n’a pas fait que ça, mais le Gainsbourg que j’aime, c’est celui qui souffre de ses amours difficiles.»

À Toronto, c’est Pascale Bussière, Gaëlle et Fanny Bloom qui l’accompagneront pour une bonne vingtaine de chansons. «Nous en avons choisis 12 pour le disque, mais il y en a évidemment plusieurs autres que nous aurions pu inclure, ce que permet le concert.»

La présence de Pascale Bussière, une actrice, peut surprendre. «Elle a toujours aimer chanter, mais sa carrière a pris un autre tournant», explique-t-il. «C’est aussi mon cas: j’étais batteur jusqu’au début de la vingtaine, quand tout à coup je me suis dit que je voulais aussi composer et chanter… Je ne sais pas ce qui m’a pris!»

Serge Gainsbourg a été, dès le début, l’une des influences de Stefie Shock, dont les quatre premiers disques sont toutefois très différents de ce dernier, et très différents les uns des autres: c’est d’ailleurs un peu sa marque de commerce que d’être changeant et imprévisible.

«On m’avait offert de produire un hommage à Gainsbourg en 2014», raconte-t-il, «mais je n’avais pas accroché. Puis, en 2015, on est revenu à la charge en mentionnant que 2016 sera un 25e anniversaire. J’ai donc essayé de retravailler deux chansons, puis trois, puis… j’ai aimé ce que ça donnait et j’ai continué.»

Après Montréal et Toronto, d’autres dates s’ajouteront à la tournée de 12 belles dans la peau, presque toutes au Québec pour l’instant, mais on imagine que la France sera intéressée. Sa propre musique est en veilleuse pour le moment, confie-t-il. Mais ça fait un bon moment déjà qu’on ne s’inquiète pas pour lui.

Rappelons la programmation du festival Francophonie en fête:

Mercredi 21 septembre au 918 Bathurst: conférence de Michel Bénac du groupe Swing.

Jeudi 22 à l’Alliance française: Céleste Lévis.

Vendredi 23 au Randolph: Michel Rivard.

Samedi 24 en après midi à Harbourfront, en face de l’hôtel Radisson (gratuit): Stéphanie Martin, Hampaté Sahel Blues, Alpha Rythm Roots, Ethiopian Dance Group, Donné Roberts.

Samedi soir au Randolph: Stefie Shock.

Dimanche 25 en après-midi en face du Radisson (gratuit): Éric St-Laurent, Welcome Soleil, Cactus Club, UNT, Hassam El Hadi, Swamperella.