Pour une jeune Française du Sud dans les années 50, rêver du grand amour – et, pire, donner libre cours à ses passions – pouvaient passer pour de la folie. À tout le moins, ça faisait jaser et ça ne faisait pas l’affaire de la famille.
C’est ce milieu toxique que décortique Nicole Garcia dans son dernier film Mal de pierres, en salle à Toronto depuis ce vendredi 7 juillet (publicisé sous le titre From the Land of the Moon, en version française sous-titrée en anglais), qui met en vedette la superbe Marion Cotillard.
On suit pendant 17 ans son personnage passionné et révolté, forcée d’épouser un fermier espagnol parfaitement conscient de l’indifférence qu’il lui inspire, mais imaginant pouvoir finir par la domestiquer.
Envoyée dans une clinique des Alpes pour traiter des pierres de rein, elle s’éprendra d’un soldat de la guerre d’Indochine convalescent (Louis Garrel), avec qui elle cherchera à se libérer de son mariage et des conventions.
Nicole Garcia a adapté ici un roman de Milena Agus, qui l’a frappée par sa description de la force créatrice dont une femme est capable quand elle est animée par une passion irrépressible, dit-elle à L’Express. Cette envie charnelle, animale, la protagoniste l’appelle «la chose principale» qui donne un sens à son existence.
Loin d’être démodée en raison des progrès des droits des femmes dans les sociétés occidentales au cours du dernier demi-siècle, la problématique est toujours actuelle, croit Nicole Garcia. «Aujourd’hui les formes de rétorsion sont différentes, mais le désir féminin est toujours scandaleux.»