Un tel titre peut paraître quelque peu paradoxal puisque la définition de muraille se lit bien souvent comme étant un mur épais d’une bonne hauteur, assurant la protection de ce qui se trouve enclos dans l’enceinte qu’elle forme.
Historiquement, les murailles ont remplacé les clôtures en bois primitives peu efficaces contre d’éventuelles agressions. L’évolution de l’armement des agresseurs potentiels a entraîné une évolution des constructions protectrices, dont il reste maintenant des témoignages toujours bien visibles, les murailles, même si elles sont désormais dépourvues de leur fonction d’origine.
Protection et puissance
Les murailles, dont il nous reste des éléments visibles complets ou partiels, sont aussi variées que l’était leur fonction protectrice. Mais elles ne pouvaient être construites que par un personnage — ou plusieurs — disposant des capacités nécessaires pour le faire. Dès le Moyen Âge, les seigneurs dans leur château sont des personnages importants.
Dans leur place forte, ils peuvent accueillir des populations à l’abri des agresseurs derrière d’épaisses murailles dominées par un donjon difficile à attaquer grâce à sa position dominante et ses groupes militaires. Plus qu’une protection, le château-fort et ses murailles manifestent la puissance du seigneur et son contrôle sur la région environnante et ses habitants.
Der locale, la protection assurée par des murailles s’étend pour englober des cités entières. C’est une indication de la puissance des dirigeants d’une cité qui assurent ainsi la protection de ses habitants, de leurs habitations et des ressources qu’ils ont pu se procurer. Comme pour le seigneur, cette protection militaire assure aussi la protection et le maintien des dirigeants, dans ce que l’on peut appeler le rôle politique de la muraille.