Bizarre, ce titre est bien celui d’un livre qui ne saurait échapper à l’œil attentif de l’amateur d’art — ou de distractions — qui ne s’intéresse pas qu’aux publications classiques sur le sujet, mais ne manque pas un ouvrage d’art qui sort de l’ordinaire. Et il devrait être bien servi, puisque le sous-titre de cette publication se lit L’autre histoire de l’art, et que son auteur est un écrivain spécialiste de l’art. À elle seule la couverture suscite attention et curiosité.
D’après les dictionnaires, l’expression «envers et contre tout» apparue au XVIe siècle, signifie faire quelque chose malgré les conseils opposés ou les conventions en vigueur.
Des conseils, Vincent Brocvielle, l’auteur de ce brûlot, en eut-il? Point ne le sais-je. Mais le lecteur doit s’y attendre: il va voir ce qu’il n’a point vu, il va lire ce qu’il n’a point lu, ce qu’il croyait sacré devient profane, ce qu’il croyait profane devient sacré.
L’éditeur s’en explique ainsi: «Représentations apocalyptiques dans les manuscrits médiévaux, anges habitant les cieux de l’Italie renaissante, myologies (parties de l’anatomie qui traite des muscles) baroques, visions fantastiques du romantisme noir, inquiétante étrangeté surréaliste, abolition des beaux-arts à la fin du XXe siècle… à chaque époque, les artistes repoussent les limites de l’imaginaire et dépassent le champ académique.»
L’ouvrage présente donc une histoire de l’art, celle que l’on ne voit pas, en épisodes chronologiques «brocvielliens» dans un encadrement vert (couleur préférée de l’auteur? La quatrième de couverture est également verte) au découpage original de l’énoncé et en l’absence de pagination.