J’ai toujours aimé lire des recueils de nouvelles, mais pas toujours dans l’ordre où elles sont présentées. Je commence ordinairement par la plus courte.
J’ai cependant suivi la table des matières en lisant L’Horloger de Félix Villeneuve, sans savoir que le temps m’avait poussé à le faire. Le temps qui est tour à tour immuable, fascinant, capricieux, à la fois long et court.
Les sept nouvelles du recueil sont autant de soubresauts dans l’imaginaire de ce jeune auteur originaire de Destor, aujourd’hui un quartier de Rouyn-Noranda.
Chaque texte a de quoi déstabiliser le lecteur. On est presque toujours plongé dans un univers cousu avec l’aiguille de l’irréalité et le fil de la fantaisie. Félix Villeneuve a une imagination fertile et il sait nous en faire profiter.
Pour vous donner un exemple, dans la nouvelle intitulée Le héros, nous nous retrouvons dans un monde étrange où «une odeur devient une sensation sur la peau, [où] le goût de l’air sur la langue se mue en note de musique».
Parlant de héros, c’est le nom du chien dans la nouvelle L’ami fidèle. Héros est «un magnifique border collie, blanc et brun, plutôt costaud pour sa race, au visage brillant et aux yeux débordant d’intelligence». Il ressuscite pour accompagner son maître dans l’ultime voyage. En lisant cette nouvelle finement ciselée, je caressais ma chienne Lilly en me disant qu’elle deviendrait une Héroïne.