«Une ambassade, c’est une anomalie: un immeuble-pays à l’intérieur d’un autre pays. Pour être cohérente avec son contexte et son mandat, elle doit refléter à la fois la région et le pays où elle est bâtie, tout autant que le pays qu’elle représente. Elle doit être ouverte et invitante en même temps que sécuritaire». Ainsi s’exprimait l’architecte manitobain Étienne Gaboury, auteur de l’ambassade canadienne à Mexico.
Marie-Josée Therrien, professeure au Collège Glendon et à OCAD, souligne bien ces aspects contradictoires dans l’ouvrage qu’elle consacre aux ambassades construites par le Canada.
C’est un type d’édifice relativement jeune, à plus forte raison pour le Canada qui ne possédait pas de ministère des Affaires étrangères avant 1909. Le premier édifice que le pays construit à des fins diplomatiques date de l’entre-deux-guerres. Tous les autres sont postérieurs au second conflit mondial et la plupart sont le fruit de la politique du gouvernement Trudeau.
Ce type a beaucoup évolué depuis la première ambassade au Japon, où la résidence de l’ambassadeur s’impose plus que tout, jusqu’aux chancelleries de la dernière génération conçues pour servir de vitrines de la culture et du commerce canadiens à l’étranger. Le livre est structuré selon cette évolution conjointement à celle de la politique extérieure du Canada.
À l’époque de la guerre froide, la sécurité devient une préoccupation dominante. Des salles à accès contrôlé et même à doubles parois pour mieux se prémunir contre les risques d’espionnage sont des composantes essentielles.