Les romans historiques ayant la Déportation des Acadiens comme toile de fond sont nombreux, tant pour adultes que pour jeunes. Voyage au bout de l’exil, de Simonne Dubé, s’ajoute à la liste et se distingue en plaçant la fiction au-dessus de la réalité, un droit que la littérature détient.
Grand-Pré, 1755. Jacques Leblanc s’enfuit dans les bois pour échapper aux Anglais. À demi-mort, il est secouru par les Micmacs, se rétablit, est admis dans leurs rangs et devient un double Blanc: l’Acadien Leblanc et le guerrier blanc des Micmacs.
Sagesse autochtone
Jacques apprend rapidement à accorder plus d’importance à ses rêves qu’à ses souvenirs qui, selon la pensée des Micmacs, ne sont que boulets aux pieds. Dans un rêve récurrent, sa mère l’implore de venir à son secours.
Le roman illustre avec brio que la sagesse consiste à «savoir adapter la tradition aux contraintes du moment». On découvre comment la survivance est fondée «sur l’entraide, le respect de la sagesse des anciens et l’amour de nos mères».
«Pour les Micmacs, perdre un ancien c’était perdre une mémoire où était consignée l’histoire réelle et mythique qui donnait corps à leur façon de concevoir le monde.»