Suie, poussières, substances chimiques… Le sommet du Mount Bachelor, à 2 740 mètres d’altitude, baigne dans un air qui compte parmi les plus purs des États-Unis et pourtant on y trouve des particules de pollution venues d’Asie, notamment de Chine.
Dans un abri au sommet de cette montagne de l’Oregon (Ouest des États-Unis), Dan Jaffe montre à ses étudiants des taches noires décelées à l’aide d’un instrument scientifique dans la neige. «Certaines de ces particules viennent d’Asie», souligne le professeur de l’université de Washington-Bothell.
L’air apparemment pur du Mount Bachelor recèle des particules de pollution provenant d’Asie, émises par les centrales électriques à charbon, les véhicules, les incendies de forêt, les tempêtes de poussières et même des feux de bois allumés pour cuisiner.
La Chine émet désormais plus de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement du climat, qu’aucun autre pays. Mais les scientifiques sont également préoccupés par les polluants moins connus qui migrent depuis le continent asiatique.
L’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) reconnaît que la pollution de l’air peut parcourir de longues distances. Ce qu’on ne sait pas, c’est «quelle quantité de pollution se déplace sur ces distances et son impact réel», souligne Bill Wehrum, de l’EPA.