Prudence, rigueur et controverse

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Publié 26/02/2008 par Gérald Fillion

L’heure du budget fédéral a sonné: c’est mardi après-midi qu’on connaîtra les nouvelles orientations budgétaires du gouvernement Harper. Mais, n’ayons pas d’attentes trop élevées. Il est fort probable que ce budget sera axé sur la rigueur et la prudence en raison du ralentissement de l’économie canadienne.

Le ministre des Finances Jim Flaherty ne s’est pas gêné pour réduire les impôts et les taxes depuis son arrivée au pouvoir il y a deux ans et il serait très étonnant que le Père Noël repasse cette fois-ci. Un économiste de la firme JP Morgan Canada affirmait récemment qu’il y avait 45% de risques de récession au Canada.

Et, le président de la banque centrale américaine Ben Bernanke déclarait la semaine dernière que la FED avait révisé ses prévisions de croissance pour les États-Unis, entre 1,3% et 2,0% pour l’année 2008.

Dans ces circonstances, les Canadiens s’attendent sans doute à une certaine prudence du gouvernement et il y a fort à parier que ce mot-là reviendra quelques centaines de fois dans les pages du budget fédéral mardi. Par ailleurs, le ministre Flaherty s’est permis de critiquer sévèrement l’Ontario récemment, affirmant que le gouvernement McGuinty devrait baisser les impôts et les taxes pour stimuler l’économie.

Cette ingérence a été accueillie avec colère par le gouvernement ontarien alors que depuis plusieurs années, Queen’s Park réclame une intervention du fédéral et de la Banque du Canada pour ralentir la hausse du dollar canadien. De plus, Ottawa profite de la hausse des prix du pétrole en Alberta, ce qui se traduit par des coûts énergétiques plus élevés pour les manufacturiers ontariens.

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Et puis, il ne faut pas oublier que l’Ontario ne reçoit rien en péréquation. Il est donc étonnant que, dans ces circonstances, le ministre des Finances du Canada décide de s’en prendre à sa province natale, la plus populeuse au Canada et la plus importante dans l’économie.

Déséquilibre fiscal

Le Mouvement Desjardins affirme que le gouvernement fédéral a bénéficié d’une marge de manoeuvre exceptionnelle minimale de 225 milliards de dollars au cours des dix dernières années en raison du déséquilibre fiscal avec les provinces. Une bonne partie de cet argent a servi à réduire les impôts et la TPS, en plus d’augmenter les transferts aux provinces.

En excluant ces actions, Ottawa a donc déclaré des surplus de plus de 95 milliards au cours de cette période, de l’argent affecté essentiellement à la dette. Desjardins en conclut que les revenus du fédéral sont trop élevés pour les champs de compétences dont il est responsable.

Compressions chez GMAC

La société de financement GMAC, autrement propriété majoritaire de GM, annonce la fermeture de son bureau de Toronto.

C’est 930 personnes qui vont perdre leur emploi. La société ferme également ses bureaux d’Atlanta, Chicago, Dallas et Pittsburgh, ce qui devrait entraîner des économies de 175 millions de dollars. GMAC a perdu 2,3 milliards de dollars l’an dernier en raison de la crise des prêts hypothécaires à risque et du resserrement du marché du crédit.

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C’est un groupe mené par Cerberus Capital Management qui possède aujourd’hui 51% des parts de la société.

L’optimisme de RIM

Research in Motion a dévoilé des prévisions très encourageantes sur les ventes à venir de ses appareils Blackberry.

Après avoir connu une période des fêtes dépassant ses attentes, l’entreprise de Waterloo prévoit maintenant que son nombre de nouveaux abonnés sera de 15% à 20% plus élevé que ses prévisions antérieures.

D’ici la fin mars, Research in Motion pourrait compter 2 millions de nouveaux abonnés pour un total de 14 millions de clients dans le monde.

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

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